Fichier solde de l’Etat: Le Minfi stoppe des dépenses fictives de 26 milliards FCFA

Le Comptage physique du personnel de l’État (Coppe) achevé le 4 janvier a permis de retirer 10 000 fonctionnaires fictifs qui coûtaient au Trésor public 26 milliards de FCFA par an.

Selon le ministère des Finances (Minfi), « l’assainissement du fichier solde est un processus permanent qui vise la mise à jour de ce dernier afin qu’ils n’y figurent que les agents publics régulièrement recrutés, placés dans leurs situations administratives et salariales idoines. Il s’agit ici du nettoyage du fichier solde en vue d’en évacuer non seulement les agents publics décédés, démissionnaires, en situation d’absence irrégulière, en détachement, mis en disponibilité, etc., mais aussi les éléments de rémunération indus. » Lancé d’avril à juillet 2018, puis d’octobre à janvier 2019, le Minfi, Louis Paul Motaze fait savoir que le Coppe a permis à la Fonction publique d’identifier et d’expurger du fichier solde de l’État, plus de 10 000 agents publics y émargeant irrégulièrement, du fait d’une absence non justifiée, d’une démission ou d’un décès non déclaré.

D’où la prévision pour l’exercice budgétaire en cours, des économies de 26 milliards de FCFA sur la masse salariale et les avantages dédiés au personnel. Ces résultats sont le fruit d’une opération lancée en avril 2018. Du 20 avril au 10 juillet 2018 en effet, les suspensions de solde effectuées ont généré une économie budgétaire de 394,7 millions de FCFA par mois, soit 4,7 milliards de FCFA par an. Intervenant au conseil de cabinet du 27 décembre 2018, Louis Paul Motaze a laissé entendre que ces économies provenaient de la suspension du fichier solde de l’Etat de 645 agents déclarés décédés par les institutions bancaires et les postes comptables, ainsi que de 2 732 pensionnés ou chefs traditionnels décédés. Durant cette période, sur près de 311 000 agents publics ciblés, 285 092 actifs avaient été recensés avec succès, tandis que 4 621 agents recensés ont vu leurs dossiers invalidés pour différents motifs. Restaient alors près de 20 500 agents publics à ne s’être pas fait recenser.

Aussi, une deuxième phase a été ouverte du 26 octobre 2018 au 4 janvier 2019 pour permettre à ces derniers de justifier leur appartenance à la Fonction publique. Ladite phase a été consacrée à la gestion précontentieuse des agents publics ne s’étant pas fait recenser pendant la première ou ceux dont le recensement a été invalidé. Il s’agissait pour les personnels incriminés de passer devant des équipes de contrôle pour justifier leur situation, avant d’entrer en possession de leurs bons de caisse. C’est donc au terme de toutes ces opérations que le Minfi a débusqué plus de 10 000 fonctionnaires fictifs qui causaient au Trésor public un manque à gagner annuel d’environ 30 milliards de FCFA.

Ces retombées ne sont pas les premières issues du nettoyage du fichier solde de l’Etat. En 2006 déjà, l’assainissement avait permis de déloger des milliers d’agents fictifs, avec pour incidence une réduction de 9,7 milliards de FCFA par an dans la masse salariale. Si l’on ajoute le fait qu’à la suite d’une enquête administrative menée en janvier 2016 sur 14 134 fonctionnaires présumés fictifs, la même opération avait abouti à la suspension de 2 817 agents publics, l’on comprend qu’efficacement nettoyé et géré, le fichier solde de l’Etat peut permettre d’allouer les énormes ressources pécuniaires indûment perçues par d’aucuns, au financement des projets porteurs susceptibles de contribuer à la construction harmonieuse de notre pays.

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