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L'ouverture sur le Cameroun

Eglise catholique romaine: L’Afrique sauvera le Vatican

Crise de vocation sacerdotale en Europe, engouement au Cameroun.[pagebreak]Malgré les nombreuses pressions, à l’instar de la montée en puissance des églises de réveil, les fidèles catholiques font toujours le plein des lieux de culte, et les jeunes n’hésitent pas à se jeter dans une carrière cléricale. Tout le contraire de ce qui s’observe en Europe.
Les jours de culte dans de nombreuses églises catholiques au Cameroun et dans de nombreux pays d’Afrique peuvent faire pâlir d’envie certains chrétiens d’Europe. Que ce soit le dimanche ou les autres jours de la semaine, les chapelles et paroisses sont prises d’assaut par des milliers de croyants enthousiastes. Enrôlement comme servants de messes, protocole, lecteurs, chorales… sont quelques modes d’expression de cet engagement des Africains.
Ce dynamisme religieux fait partie de la culture africaine, justifie certains prêtres. Le recteur de la cathédrale « Notre dame des victoires », François Xavier Elomo, pense que « les Africains sont d’abord religieux de nature. Presque tous sont membres actifs de la religion traditionnelle. De plus, avant l’arrivée du christianisme, il savait déjà qu’il y a un être suprême et le célébrait exactement comme on le voit jusqu’aujourd’hui à l’Eglise.».
Un autre homme de Dieu qui s’exprime sous anonymat, lui, croit savoir que «les fidèles révèlent simplement leur amour et leur foi au Dieu créateur en lui demandant plus de grâces chaque jour. C’est la raison du dévouement des fidèles camerounais dans l’Eglise. Ce qui malheureusement fait défaut aux assemblées chrétiennes d’Europe où la désertion des lieux de culte et la crise de vocation sont plus que d’actualité ».
Malgré l’engagement des Camerounais et leurs pairs africains dans l’Eglise catholique, il se pose quand même un problème de sous-effectifs dans la prêtrise. D’après les chiffres obtenus auprès d’une source digne de foi à la Conférence épiscopale nationale, en moyenne 50 jeunes sont ordonnés prêtres chaque année. Le pays compte actuellement plus de 1000 prêtres. Le seul archidiocèse de Yaoundé en compte près de 600.
Ces chiffres sont quasiment identiques voire supérieurs dans les autres pays du continent. Ce qui renforce le postulat de ceux qui pensent que l’Eglise catholique africaine est bien positionnée pour « sauver le Vatican », au moment où les Eglises en Europe souffrent d’une hémorragie de fidèles et d’une crise de vocation sacerdotale. A preuve, si on consulte « l’Annuaire statistique de l’Eglise » publié par le Vatican en 2014, il y avait 414 313 prêtres à travers le monde au 31 décembre 2012. Leur nombre augmentait particulièrement en Afrique (11,5 %) et en Asie (13,7 %).
Le porte-parole de la Conférence des évêques de France, Mgr Bernard Podvin, tirait la sonnette d’alarme en 2014 : « On manque de vocation… Quand on ordonne 100 prêtres par an et qu’il en meurt 800 par an pour le territoire français, c’est évident. Le déficit il est là, il est criant ».

Crise de vocation
Le père François Xavier Olomo explique la crise sociétale qui secoue l’Europe par la raison suivante : « Il y a très peu de jeunes en Europe contrairement en Afrique où sans politique particulière la population est continuellement jeune. Ce qui fait que très peu de jeunes du vieux continent optent pour une mission sacerdotale. Egalement, vous avez le fait que là-bas, les gens ont perdu le sens du prochain. Chacun vit sa vie sans se soucier de l’autre. Supposant que Dieu est mort et vive le surhomme».
En outre, le recteur de la cathédrale Notre dame, qui a longtemps séjourné en Europe, pense qu’il y aurait un désir de certaines personnes de fragiliser certaines institutions solides. « On constate qu’il y a dans certains pays comme la France, une politique anti cléricale. On a monté des vidéos pour montrer que les jeunes religieuses sont maltraitées dans les internats, et que ceux tenus par les catholiques sont des centres par excellence de pédophilie et d’homos*e*xualité. Ce n’est pas vrai. Il est prouvé que ces pratiques diaboliques ne sont pas le fait de l’Eglise. Même si quelques brebis galeuses ont parfois été coupables de ces actes. Les gens ont vite compris qu’il s’agit d’actes isolés et qui sont sévèrement punis par l’Eglise. Cela n’a pas d’impact sur son fonctionnement tel que des gens veulent le laisser penser», conclut-il.

Christian Djimadeu (Stg)

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