École normale supérieur: La réduction du nombre de places fait polémique

Ecole Normale de Yaoundé

Très réduit, le nombre de places à pourvoir aux prochains concours des Ecoles normales supérieures du pays alimente la controverse.

Décidemment, l’année 2020 au Cameroun ne cessera de surprendre, tellement elle est marquée par des chamboulements qui tranchent avec le statut quo. Les récents arrêtés du ministre de l’Enseignement supérieur, portant lancement des concours d’encrées dans les différentes Ecoles normales supérieures du pays en font partie. En effet, les textes qui viennent d’être signés par le Pr Jacques Fame Ndongo, font couler beaucoup d’encre et de salive dans les médias et sur les réseaux sociaux. A cause de la réduction du nombre de places à pourvoir qui suscite des interrogations.

En effet, il est de coutume et ce depuis plusieurs années que les places disponibles par filières aux différents concours d’entrées dans les institutions en charge de former les futurs enseignants du secondaire général et technique oscillent entre 20 et 30, voire plus. Mais pour ce qui est de l’année académique 2020-2021, ce nombre a drastiquement chuté et varie désormais entre 3 et 10 places par filière aux grands désarrois des nombreux aspirants. Ainsi, les différents instituts de formation des seigneurs de la craie du pays accueilleront de nouveaux apprenants à la rentrée académique prochaine mais avec des effectifs réduits.

Polémique

Toutefois, à l’écoute ou à la lecture de ces arrêtés, les questions qui se posent néanmoins sont celles de savoir pourquoi une telle réduction ? Mieux encore qu’elle est l’opportunité de sacrifier l’éducation dans un pays où il est connu de tous que les quotas étudiants-enseignants tels que prescrits par l’Unesco sont loin d’être atteints ? A ces interrogations, une source proche du ministère en charge de l’Enseignement supérieur indique que cette réduction serait due à la pandémie du nouveau coronavirus. Le gouvernement préférant jouer la carte de la prudence dans les dépenses pour ce qui est de l’exercice budgétaire à venir.

Cet argument est battu en brèche par ceux qui pensent que ce ne sont pas les ressources qui manquent pour former et prendre en charge les futurs enseignants. Ceux-ci pensent plutôt que les raisons de cette baisse sont à chercher ailleurs et non dans le soi-disant souci de limiter les dépenses publiques. Etant donné que la pandémie de la Covid-19 n’a pas empêché à l’Etat de continuer à maintenir son train de vie princier. Au contraire, les différentes lignes budgétaires qui ne servent à rien et n’ayant aucun impact dans la vie des citoyens que ce soit présentement, dans un futur proche ou lointain continuent d’être consommées. Par ailleurs, une autre catégorie de Camerounais soutient que nous sommes là face à un cas de discrimination. « Comment comprendre que subitement l’Etat n’ai pas d’argent lorsqu’il s’agit d’enseignants à former, alors qu’il y a de cela quelques jours, certaines catégories professionnelles ont vu leurs avantages revus à la hausse », s’interroge un enseignant.

En attendant, les postulants devront redoubler d’ardeur dans leur préparation en dépit de la déception qui découle de cette réduction à laquelle ils ne s’attendaient pas. « J’ai commencé à me préparer en janvier pour deux de ces écoles. Je souhaitais maximiser mes chances. Avec le nombre de place divisé par trois, mes chances sont réduites à néant », confie Aline.

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