Le nombre de pétroliers russes qui désactivent les transpondeurs du système d’identification automatique a triplé depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine et l’imposition de sanctions radicales contre Moscou. C’est ce qu’a rapporté jeudi le journal britannique Daily Telegraph, citant des données de l’analyste du marché maritime Windward.
Selon ses informations, le nombre de pétroliers russes qui éteignent leur transpondeur pour éviter d’être retenus est de plus de six par jour. Parallèlement, l’article cite des données de la société de conseil Vessels Value, selon lesquelles 112 pétroliers liés à la Russie n’ont pas envoyé de signaux dans le système d’identification automatique depuis plus de huit semaines.
Selon le journal, la déconnexion des transpondeurs est contraire aux dispositions du droit maritime et intervient dans un contexte de multiplication des cas de transbordement de pétrole d’un navire à l’autre, dans de nombreux cas en Méditerranée. Cette tactique a déjà été utilisée par des entreprises transportant du pétrole vénézuélien et iranien sanctionné.
Ami Daniel, le PDG de Windward, a déclaré que le transport de pétrole russe était devenu une « activité très, très rentable » depuis le début de l’opération russe en Ukraine, mais il a prévenu qu’à l’heure où l’UE renforçait les contrôles sur les exportations de pétrole russe par pétrolier, désactiver les transpondeurs pourrait permettre de rester invisible pour le système pendant un voyage, mais « à long terme, ce n’était peut-être pas une bonne idée ».