Dr Fanne Mahamat, une directrice au Ministère de la Santé consumée par les flammes du Liv’s night-club

Dr Fanne Mahamat

Dr Fanne Mahamat, directeur de la promotion de la santé au ministère de la Santé publique fait partie des victimes de l’incendie qui s’est déclenché au complexe culturel Liv’s night-club (ancien Yaoba) au quartier Bastos à Yaoundé dans la nuit du 22 au 23 janvier dernier.

La triste nouvelle s’est répandue dans les réseaux sociaux telle une traînée de poudre. Sans donner aucun signal de malaise, aux premières heures de la matinée du 23 janvier dernier, les internautes ont appris le tragique décès du Dr Fanne Mahamat, le chef de la Direction de la promotion de la santé (Dps) au ministère de la Santé publique. Femme au grand cœur et toujours disponible pour les autres, personne ne pouvait imaginer que c’est au complexe culturel Liv’snight-club (ancien Yaoba) au quartier Bastos à Yaoundé, que la brillante femme médecin du Cameroun, allait passer de vie à trépas. Elle qui y allait pourtant juste pour célébrer l’anniversaire de sa sœur. Ces espaces de loisirs, sont d’ailleurs des coins, à en croire ses proches, qu’elle ne fréquentait presque jamais. Parce que toujours concentrée dans son travail et dévolue à la prise en charge de sa maison. Ça a donc été une grosse surprise pour ces derniers d’apprendre que c’est là-bas qu’elle est décédée. Pourtant son décès n’aurait probablement surpris personne s’il survenait à la suite d’une contamination du Covid-19 comme son ancien collègue, Alim Hayatou, qui était le secrétaire d’Etat en charge des épidémies et des pandémies au ministère de la Santé publique. Car elle était en première ligne de la bataille contre cette pandémie en tant que coordonnateur adjoint de l’incident Covid-19 au Minsanté.

C’est d’ailleurs dans le cadre de la lutte contre cette maladie, qu’elle a été beaucoup plus connue du public. Elle faisait partie des responsables du Minsanté qui faisaient le point quotidien de la situation épidémiologique du pays sur les antennes télévisées depuis l’apparition du premier cas le 06 mars 2020. En tant que coordonnateur adjoint des équipes du Centre national des opérations des urgences de santé publique de Yaoundé (Cousp), elle a passé son temps à sensibiliser les communautés, communiquer sur l’évolution de l’épidémie, faciliter le dépistage précoce, et traiter les cas, pour limiter la propagation du virus sur l’étendue du territoire national. Sa dernière apparition en public remonte à la semaine dernière, alors qu’elle présidait à Mbankomo, une réunion de coordination pour la gestion de l’incident choléra qui refait surface ces derniers temps à travers le pays. Elle qui tenait pourtant à cœur la mise en œuvre effective de la Couverture santé universelle (Csu), la voilà parti sans que cela ne soit opérationnel. Elle laisse donc une Direction qu’elle gérait avec maestria orpheline, de même que des collègues meurtris. Tous, ne gardent que de bons souvenirs d’elle.

Hommages officiels

« C’était une femme gaie, bosseuse. Quand elle avait un projet, elle était déterminée et elle voulait aller jusqu’au bout. C’était un bon manager. Son départ est trop lourd », témoigne Dr Akamba de la Cellule de communication du Minsanté. Pour le Dr Franck Nana, c’est une grosse perte pour le Cameroun. « Elle était d’un leadership insoupçonné. Elle s’arrangeait toujours à ce que tout le monde apporte sa contribution dans les activités qu’elle coordonnait. C’est une grosse perte pour nous dans le secteur de la santé et pour sa famille », confesse, le président de l’Ordre des pharmaciens. Âgée d’une quarantaine d’années et mère de trois enfants, Dr Fanne Mahamat a été inhumée hier à 16h (en respect de la tradition musulmane) au cimetière de Soa de même que son frère avec qui elle a péri dans cet incendie.

Selon des informations concordantes, une cérémonie d’hommages officiels pourrait être organisée dans les prochains jours par le ministre de la Santé publique. Mais pour le moment, seule la photo de l’illustre disparue et un bouquet de fleurs seront installés au hall dudit ministère pour marquer le deuil. Celle dont les collaborateurs appelaient affectueusement « la mama », a abandonné son bureau et ses activités pour l’éternité. Que son âme repose en paix !

Rostand TCHAMI / 237online.com

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