La dette publique du Cameroun connaît une évolution préoccupante ! Au premier trimestre 2025, l’État a déjà remboursé 321,9 milliards de FCFA, soit une augmentation de 1,2% par rapport à la même période en 2024. Selon la note de conjoncture publiée vendredi dernier par la Caisse autonome d’amortissement (CAA), l’encours total atteint désormais 14 447 milliards FCFA, représentant 44,7% du PIB. Quelles conséquences pour l’économie nationale ?
Gestion dette publique : le Cameroun face au défi d’une stratégie d’endettement maîtrisée
À Yaoundé, les chiffres dévoilés par la CAA suscitent des interrogations. L’encours de la dette publique au 31 mars 2025 représente 44,7% du PIB, en baisse de 1,4% par rapport aux mois et trimestres précédents, mais en hausse de 5,7% sur un an.
Pour le service de la dette extérieure, on enregistre une hausse significative de 13,5% comparée au premier trimestre 2024, atteignant 303,7 milliards FCFA, soit 32,3% des 941 milliards FCFA prévus pour l’année 2025.
«La dette de l’administration centrale est composée à 63,8% de dette extérieure contractée auprès de créanciers extérieurs et 36,2% de dette intérieure, incluant les restes à payer», précise le document de la CAA.
La répartition des paiements du premier trimestre révèle que 94,3% ont été consacrés à la dette extérieure contre 5,7% pour la dette intérieure. Ces chiffres représentent 18,4% du montant total de 1 753,9 milliards FCFA prévu au budget 2025.
La dette directe de l’administration centrale a atteint 13 405 milliards FCFA, soit 41,5% du PIB, enregistrant une hausse de 6,4% sur un an, malgré des baisses respectives de 1,4% en glissements trimestriel et mensuel.
Concernant la dette flottante, estimée à 1 011,2 milliards FCFA (3,1% du PIB), elle est constituée à 48,5% de dette extérieure et 32,2% de dette intérieure, incluant les dettes fournisseurs de la Sonara à 19,2%.
Au cours du premier trimestre, le gouvernement a signé cinq nouvelles conventions de prêts pour un montant total de 242,9 milliards FCFA, dont 56,4% dédiés aux financements concessionnels.
Ces résultats s’inscrivent dans un contexte économique contrasté, avec une dynamique positive sur le plan structurel, mais des tensions persistantes sur le plan de la trésorerie publique.
Cette stratégie d’endettement est-elle vraiment compatible avec les ambitions de développement du Cameroun à l’horizon 2030 ?
