Si la crise alimentaire n’était pas réglée, des dizaines de milliers de migrants pourraient arriver d’Afrique en Europe, a annoncé Luigi Di Maio, ministre italien des Affaires étrangères, cité par l’agence ANSA.
« En ce qui concerne la sécurité alimentaire, si nous n’intervenons pas le plus tôt possible, nous ferons passer des dizaines de milliers de migrants supplémentaires d’Afrique vers l’Europe. Nous avons soutenu la tentative de dialogue en Turquie, mais elle n’a pas donné de résultats immédiats. Je pense que nous avons besoin d’actions collectives sous l’égide de l’ONU », a-t-il indiqué.
Selon lui, « la sécurité alimentaire n’est pas un problème pour les pays européens », mais le blocage des céréales dans les ports « pourrait provoquer de nouveaux coups d’État en Afrique, la dissémination d’organisations terroristes et la migration ».
La situation en Ukraine et les sanctions à grande échelle imposées à la Russie par les États-Unis et l’Union européenne ont provoqué des perturbations dans l’approvisionnement en céréales. Les prix du blé et du maïs ont considérablement augmenté depuis le début de l’année. Les stocks de blé, comme cela a été noté lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du 21 mai, ne suffisaient que pour dix semaines dans le monde.
Auparavant, le président russe Vladimir Poutine avait souligné que Moscou garantissait le passage sans entrave des navires transportant des céréales ukrainiennes si Kiev libérait ses ports, et pouvait assurer l’exportation de marchandises via les ports contrôlés par la Russie, tels que Berdiansk et Marioupol. L’Ukraine, selon le dirigeant russe, peut également exporter des céréales par voie terrestre, et la voie la plus logique est la Biélorussie, qui devrait toutefois être exemptée des sanctions occidentales. Poutine a également rappelé que les problèmes sur le marché alimentaire mondial ont commencé en février 2020. Il a qualifié de bluff le prétendu blocage par la Russie des céréales dans les ports ukrainiens.