Dernier mandat de Paul Biya: Ça passe ou ça casse !

Paul BIYA le président camerounais

Les appétits réels que suscite le pouvoir peuvent conduire les hommes qui le convoitent à un défaut de fermeté et à une radicalisation excessive.

Depuis la convocation du corps électoral par le président Paul Biya, les membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rpdc) s’écharpent pour les investitures. A l’intérieur du Rdpc, plusieurs voix dissonantes s’élèvent aujourd’hui pour crier au renouvellement des personnalités dirigeantes, au départ en retraite d’un certain nombre d’élus qui accumule parfois plus de cinq mandats sans avoir apporté quelque chose de concret à la base.

La circulaire du Président national du Rdpc qui fixait le cap des investitures est venu en rajouter à une situation déjà explosive. D’un coté, il y a ceux qui resteront soudés derrière leur président national au terme de ces élections et d’autres, qui basculeront dans l’opposition en raison des frustrations multiples. Bref, le parti au pouvoir va retrouver ses vieux démons : confrontations, trahisons, sabotage et égos hypertrophiés. Oui ce sont les propres militants du Rdpc qui vont détricoter et vilipender leur propre parti.

Plus la situation sur le terrain sera chaotique, plus le parti au pouvoir enregistrera des démissions en cascade et les dernières fibres du rassemblement qui restaient encore vont s’effriter. Une situation qui donnera de la côte à ses adversaires politiques notamment le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Le parti au pouvoir pourrait être réduit en miettes par des affrontements de poids lourds alimentés par ceux-là qui n’ont pas pu être les héros du moment. Tout ça parce que chacun estime que c’est maintenant ou jamais et que Paul Biya serait à son dernier mandat.

Certains candidats lésés alimenteront inévitablement la polémique en accusant par exemple, leur propre parti d’avoir fraudé pour gagner dans certaines localités. Un argument qui pourrait amener l’opposition à demander le recomptage des voix. Ce qui va être systématiquement rejeté par le pouvoir politique en place. Une certitude : les élections au Cameroun sont rarement irréprochables. Tous les scrutins sont sujets à caution. Et en matière de fraude, aujourd’hui, quand l’opposition pèse et dispose de moyens, il est rare qu’un seul camp se distingue.

Dès lors, seuls importeront les rapports de force sur le terrain. Et l’on pourrait redouter que l’opposition ne décide de contester encore dans la rue comme ce fut le cas lors de la présidentielle du 07 octobre 2018. Pour éviter l’enlisement de la situation cette fois-ci, chacun devrait taire les petits calculs politiciens.

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