frontière Cameroun - RCA

Démarcation : Le tracé de la frontière Cameroun – RCA préoccupe

Société

Avec des zones grises et la montée de la criminalité transfrontalières, les experts des deux pays sont réunis depuis hier, 13 juin 2022 à Yaoundé, dans l’optique de trouver des solutions durables. La question se pose avec acuité au regard des enjeux sécuritaires de l’heure.

La frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine (Rca) est longue de près de 800 km. Depuis quelques années, on note dans ces zones la montée de la criminalité transfrontalière caractérisée par : la multiplication du grand banditisme matérialisée par les enlèvements avec demande de rançons, la transhumance illégale, des infiltrations de bandes armées dans les zones frontalières, le trafic des armes et munitions, le braconnage etc. Selon des experts, les zones grises servent très souvent de base arrière à ces exactions répréhensibles.

Pour contrer ces menaces et rassurer les populations de part et d’autre de la frontière commune, la deuxième session de la commission mixte permanente de sécurité transfrontalière et la cinquième session de la commission ad hoc des frontières entre le Cameroun et la République centrafricaine se sont ouvertes hier, 13 juin 2022 à Yaoundé. 12 ans après celles de Bertoua (2010), les deux Etats ont décidé de redonner vie à ces deux instances afin d’adresser les enjeux sécuritaires et de revoir le tracé des frontières. « Il est apparu lors des travaux de 2010, que les points d’incertitude juridiques identifiés sont dues, soit à la disparition de certaines bornes frontières implantées par les puissances coloniales, soit à la mauvaise interprétation de tracé par les populations et les autorités frontalières », a indiqué le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, dans son discours d’ouverture des travaux.

Cette situation est parfois source d’incompréhension et d’incidents regrettables. Une idée soutenue par Bruno Yapande, ministre de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et du Développement local de la république centrafricaine. Pour lui : « Les frontières mal définies sont souvent sujet à des situations conflictuelles et constituent un risque pour la paix, la sécurité et à l’intégrité de nos Etats. Les enjeux qui sous-tendent cette réunion sont énormes. Il va falloir proposer des solutions concrètes et consensuelles liées à nos frontières communes », a souligné le ministre. Il est donc question au cours de ces assises de trois jours (13 au 15 juin), d’évaluer le niveau de mise en œuvre des recommandations issues de la réunion de Bertoua de février 2010 et le chronogramme qui y a été arrêté.

Le processus de délimitation et de démarcation des frontières entre le Cameroun et la République centrafricaine reste un enjeu majeur de ces assises de Yaoundé. Les travaux s’achèvent demain mercredi par l’adoption des résolutions.

Solière Champlain Paka / 237online.com

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