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Déchets Cameroun: les états généraux des ordures ménagères exigent des solutions immédiates

états généraux des déchets

L’insalubrité atteint un niveau critique dans les grandes villes du Cameroun. À quelques jours des États généraux sur la gestion des ressources en déchets urbains prévus les 6 et 7 mai à Yaoundé, l’urgence d’une transformation radicale du système de gestion des ordures ménagères s’impose. Dans la capitale et à Douala, les tas d’immondices qui s’amoncellent aux coins des rues témoignent de l’inefficacité du dispositif actuel. Face à cette crise sanitaire et environnementale, les acteurs concernés appellent à dépasser les simples constats pour aboutir à des actions concrètes et durables.

Gestion déchets: les failles d’un système à réinventer d’urgence

Les causes de cette situation alarmante sont multiples et profondément ancrées dans le fonctionnement du système. Jean Chatama, coordinateur du secrétariat technique des états généraux, pointe du doigt plusieurs facteurs : «Les lacunes dans la structuration de la pré-collecte auprès des ménages, l’obsolescence du dispositif technique et un schéma de financement inadéquat expliquent en grande partie cette situation».

Cette analyse rejoint celle de Simon Édouard Ekema Ndambe, directeur de l’environnement à la Communauté urbaine de Douala, qui témoigne d’initiatives locales prometteuses mais insuffisantes : «À Douala, nous avons trouvé des solutions alternatives. Mais cette démarche seule ne peut résoudre le problème sur le long terme sans une approche nationale coordonnée».

Depuis des décennies, la Société d’hygiène et de salubrité du Cameroun (HYSACAM) assure tant bien que mal la collecte des déchets, mais son dispositif n’a pas suivi l’évolution démographique et spatiale des villes. Selon le Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain, la métropole de Yaoundé produit quotidiennement plus de 1500 tonnes d’ordures, dont seulement deux tiers sont collectés.

Le modèle économique actuel montre également ses limites. «Les financements doivent être donnés aux CTD», martèle Marie-Solange Nkeng Effa, directrice de l’urbanisme, qui préconise un transfert effectif des ressources aux collectivités territoriales décentralisées pour une gestion plus efficace et adaptée aux réalités locales.

Face à cette crise, la ministre Célestine Ketcha Courtès souhaite impulser un changement de paradigme : «Ces assises visent à créer une large synergie de l’ensemble des parties prenantes pour formuler des solutions durables dans le cadre d’une approche participative».

L’enjeu est de taille : transformer les déchets en ressources économiques tout en garantissant un environnement sain aux populations. Des projets pilotes de valorisation des déchets organiques en compost et de recyclage des plastiques existent déjà, mais leur généralisation nécessite un cadre institutionnel et financier solide.

Cette rencontre inédite s’inscrit dans les objectifs de développement durable et la Stratégie nationale de développement (SND30). Elle devra aboutir à un plan d’action national comportant des mesures concrètes et immédiatement applicables sur le terrain.

Pensez-vous que ces États généraux permettront enfin d’apporter des solutions concrètes à ce problème récurrent, ou resteront-ils une simple vitrine politique sans lendemain?

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com

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