Décès tragique de Njomi Tchakoute : les enseignants réclament plus d’argent et de meilleures conditions de travail

Pour les enseignants, ce crime odieux est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Le décès tragique du jeune professeur de mathématique, Boris Kevin Njomi Tchakoute mortellement poignardé par son apprenant, le nommé Bissi Ngosso Brice, élève en classe de 4ème espagnole au lycée classique de Nkolbisson, vient remettre sur la sellette le sempiternel problème de salaire, ainsi que celui de l’insécurité au sein des établissements scolaires.

Suite à ce drame, le communiqué de presse de Mme la Ministre de l’Enseignement Secondaire Nalova Lyonga censé apporter un apaisement, à plutôt raviver la tension manifestement perceptible au sein de cette corporation. Répondant à cette dernière, un enseignant encore sous le coup du choc, a dressé un tableau très sombre de la condition de l’enseignant à qui on demande tout simplement de garder le calme ; à qui on dit que les mesures seront prises ; à qui on fait toujours des promesses qui ne sont jamais tenues. « De quelles mesures parlez-vous quand les enseignants sont victimes de toutes sortes de violence ? » s’indigne cet enseignant.

Il faut dire que le jeune prodige Boris Kevin était un professeur en cours d’intégration (ECI), c’est-à-dire qu’il dispensait les cours mais n’avait pas encore salaire. En claire après de longues et brillantes études ce garçon née en 1994, s’en va bêtement comme-ça, sans avoir goûté au fruit de son dure labeur. Touche chose qui aux yeux des enseignants est inconcevable dans la mesure où dans certaines corporations, le salaire est octroyé dès l’école de formation. C’est dans la même veine que l’enseignant fait une requête au Minsec : « Madame le minesec, vous qui représentez ceux qui nous gouvernent dans le secteur éducatif, nous attendons des mesures fortes et des moyens financiers en termes de primes de risque pour continuer à garder le calme ».

Le jeune professeur avait été affecté au lycée de Panke Djimoum dans la Région de l’Ouest, mais comment devait-il s’y rendre et y vivre si les simples frais de relève ne lui étaient pas donnés. De surcroît comment peut-on admettre qu’un enseignant fasse un, deux, trois ans voire plus avant de toucher son premier salaire, alors que les autres en reçoivent étant encore en formation. « Oui, nous prenons des risques quand nous vous supplions de signer les avancements sans parler d’effets financiers qui restent un long serpent de mer… Oui, nous prenons des risques dans ce pays où l’enseignant n’a pas droit à une mission par an comme les autres fonctionnaires ».

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