La relation diplomatique entre le Cameroun et le Tchad atteint un niveau de crise sans précédent, suite à l’acquisition des actifs de l’ex-Esso par Savannah Energy. En réaction, le Tchad a rappelé son ambassadeur au Cameroun pour exprimer sa désapprobation.
Les intérêts contradictoires des deux pays
L’affaire concerne le pipeline Tchad-Cameroun, dont la propriété est partagée entre Exxon Mobil, l’État du Tchad et l’État du Cameroun. Lorsque Exxon Mobil décide de se retirer, les Tchadiens souhaitent traiter avec une autre entreprise pétrolière majeure ou reprendre eux-mêmes les parts. Cependant, Savannah Energy entre en scène pour acquérir les parts libérées, soulevant des préoccupations chez les Tchadiens.
L’intervention de Frank Emmanuel Biya
En septembre 2022, Frank Emmanuel Biya rencontre le président tchadien Mahamat Itno Deby pour plaider en faveur de Savannah Energy. Malgré la politesse entre les deux hommes, leurs intérêts divergent : le président tchadien défend les intérêts de son pays tandis que Biya soutient des intérêts privés.
La délégation camerounaise à Ndjamena
Du 21 au 30 novembre 2022, une délégation camerounaise dirigée par Elung Paul Che, secrétaire général adjoint à la présidence de la République du Cameroun, se rend à Ndjamena pour discuter de l’affaire avec les autorités tchadiennes. La délégation insiste sur la transaction avec Savannah Energy, une entreprise que le Tchad estime inapte pour l’opération.
La signature controversée et les conséquences
Le 20 mars 2023, le Cameroun signe un accord avec Savannah Energy sans en informer son partenaire tchadien, provoquant la colère de ce dernier. Cette crise diplomatique menace de dégénérer et met en lumière les intérêts privés défendus au détriment des intérêts des deux pays.