Crise Anglophone: Paul BIYA en faveur d’une autonomie poussée des CTD dans le cadre de la Décentralisation territoriale

Comme en 2011, le Président réélu à la tête de l’État du Cameroun, a évoqué le sujet de la décentralisation dans son discours de prestation de serment, pour les 7 prochaines années.

« Je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes des régions Anglophones du Nord Ouest et du Sud Ouest. Bon nombre de réponses y sera apporté dans le cadre de l’accélération du processus de Décentralisation en cours » a t’il déclaré.

Le Chef de l’État confirme l’option politique prise depuis le déclenchement de crise en 2016, de ne pas modifier la forme de l’État, appelée à demeurer « Unitaire Décentralisé » tel que consacré à l’article 1er alinéa de la Constitution de 1996.

Prenant acte de ce nouvel engagement, VIE DES COMMUNES considère qu’à l’heure actuelle, et au regard du vécu du terrain, seule une décentralisation financière robuste est à même de garantir aux Communes et bientôt aux Régions, une vraie autonomie d action leur permettant d assumer efficacement les missions qui leur sont assignées, à la grande satisfaction des populations locales.

Dans cet esprit, et conformément à un plaidoyer des magistrats municipaux Camerounais datant de 2014, l’État devrait accorder 10% de son budget non pas au financement de la Décentralisation avec les organes bureaucratiques dont l’efficacité est à évaluer, mais au financement des collectivités territoriales décentralisées afin que la décentralisation touche concrètement le centre de santé, l’école, la route, les déchets municipaux, l’emploi jeune et la formation professionnelle, etc.

Dans le même ordre d idées, il faudra faciliter le recours à l’emprunt des Communes et Régions Comme l’a fait la Tanzanie il y’a plus de 10 ans et donner à ces dernières un Vrai pouvoir fiscal local pour leur permettre de prélever directement taxes et impôts les plus importants sans en référer à l’État.

3 réformes pourraient faire l’objet d’une annonce dans le Message de fin d’année à la Nation du Président réélu ou avant:

  • La mise en place effective des Régions comme second échelon des Collectivités territoriales décentralisées prévues à l’article X de la Constitution;
  • Le financement de la décentralisation comportant un ensemble de mesures audacieuses;
  • La mise en place d’une fonction publique territoriale et des réformes subséquentes comme la réforme du Cefam, les règlements des questions de chevauchement des compétences Entre communes d’arrondissement et communautés urbaines voire services déconcentrés de l’État.

Sans des mesures fortes allant dans le sens du renforcement de l’autonomie administrative et surtout financière des Communes et des Régions, avec un vrai contrôle de leur gestion par l’État central et en premier lieu les citoyens à la base, la décentralisation, qu’on brandit comme la solution à la crise Anglophone (ce qui est inexact en raison de la complexité du problème et des .mentalités dans le système actuel de gouvernance qui plombent l’efficacité de l’État) risque, à moyenne échéance, désenchanter une fois de plus les Camerounais après les promesses qui leur ont avaient été faites dans les années 90 avec cette même décentralisation, au moment où des revendications séparatistes et fédéralistes battaient leur plein d’une part, et sous la pression des institutions de Bretton Woods (Fmi et Banque mondiale) d’autre part. A bon entendeur…

Some Enrique Emmanuel, 237online.com

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