Crise anglophone, « Marches blanches »… : Le Congrès américain maintient la pression sur le Cameroun

Il se prononce en faveur du retour au fédéralisme et appelle à la libération de Maurice Kamto et les militants du Mrc encore détenus.

Le projet de résolution qui était en débat au Congrès américain depuis le 10 mai dernier au sujet de la crise anglophone et du climat sociopolitique général dans le pays a finalement été adopté hier, 24 juillet. D’entrée de jeu, les parlementaires américains appellent le gouvernement et les groupes armés « à respecter les droits de l’homme, à mettre un terme à toutes les violences et à engager un dialogue large, sans conditions préalables pour résoudre le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », mais c’est davantage l’Etat du Cameroun qu’ils chargent.

La Chambre des représentants « condamne fermement les exactions commises dans les régions anglophones (…) par les forces de sécurité et les groupes armés, notamment les exécutions extrajudiciaires et les détentions arbitraires, l’utilisation de la force contre des civils et des manifestants non violents, ainsi que la violation des libertés de la presse (…) Les États-Unis continuent d’appeler le gouvernement du Cameroun à respecter les droits de tous les citoyens, quelles que soient leurs opinions ou convictions politiques ou la région dans laquelle ils résident, conformément à ses obligations internationales et à sa propre Constitution ».

Dans cette longue résolution, les parlementaires exhortent le gouvernement camerounais à « engager un dialogue élargi sans conditions préalables et à travailler avec les chefs religieux et communautaires des régions anglophones, afin de trouver des solutions non violentes à la crise et engager des réformes constitutionnelles susceptibles de protéger les droits des minorités, notamment le retour au fédéralisme ».

Ils insistent par ailleurs sur la nécessité pour les autorités camerounaises d’enquêter « de manière transparente sur toutes les allégations de violations des droits de l’homme commises dans les régions anglophones et prendre les mesures nécessaires pour prévenir les détentions arbitraires, la torture, les disparitions forcées, les morts en détention et les conditions inhumaines des prisons ». Il leur recommande également d’inculper ou libérer rapidement toutes les personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone, « y compris les Camerounais renvoyés de force du Nigeria, et veiller à ce que tous les futurs détenus soient traités comme prévu, conformément au code pénal camerounais ».

Sur le climat sociopolitique, le Congrès américain exige la libération des dirigeants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) « arrêtés à la suite de manifestations pacifiques et veiller à ce que ce parti, comme les autres, puisse participer pleinement aux prochaines élections municipales, parlementaires et régionales ».

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