Réactions des présidents du Gicam et d’Ecam suite aux décisions visant à atténuer les effets du Covid-19.
Initiateur d’une batterie de 18 propositions faites au gouvernement le 31 mars 2020, le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) n’a pas tardé à réagir aux 19 mesures édictées par le gouvernement le 30 avril 2020, afin d’atténuer les conséquences de la crise du Coronavirus sur les entreprises et les ménagères.
Après avoir «pris acte des premières mesures prises pour soulager les secteurs les plus touchés», le regroupement patronal le plus important du Cameroun relève également que «ses propositions ont été partiellement prises en compte…».
Au demeurant, poursuite le président du Gicam, Célestin Tawamba, qui a rendu public un communiqué officiel le 4 mai 2020, «si nous saluons la décision d’apurer le solde de crédit de TVA pour contribuer à restaurer la trésorerie des entreprises, nous déplorons l’absence de mesures
douanières, de remboursement de la dette intérieure et la non-mobilisation des leviers bancaires». Et ce dernier de poursuivre : «globalement, nous considérons que ce premier train de mesures constitue une amorce vers l’objectif que nous appelons de nos vœux : celui de contenir les dérapages et dysfonctionnements économiques. Toutefois, le chemin qui y mène reste long. Ce d’autant qu’on peut d’ores et déjà relever le faible impact prévisible de ces mesures, au regard de la dégradation de l’économie et de l’appauvrissement des ménages». En effet, selon le Gicam, «l’efficacité des premières mesures prises par le gouvernement ne sera effective qu’avec la mise en place de dispositifs de relance économique alliant des politiques budgétaire, monétaire et financière, ainsi que des politiques inédites de soutien aux entreprises et aux ménages». Au sein d’Entreprises du Cameroun (Ecam), regroupement patronal qui revendique la promotion des PME, le sentiment après la divulgation des mesures gouvernementales semble être un brin décevant. «Les PME restent les moins bien loties, parce qu’il n’y a aucune mesure particulière qui a été prise en ce qui les concerne», tranche Protais Ayangma, le président d’Ecam. Même s’il se «réjouit de ce que le gouvernement ait enfin songé à accompagner les entreprises», ce responsable du mouvement patronal exprime «un sentiment un tout petit peu mitigé». En effet, fait-il observer, «19 mesures ont été édictées. Elles peuvent paraître nombreuses sur le plan quantitatif. Mais, sur le plan qualitatif, elles me laissent un peu sur ma faim».
Par ailleurs, ajoute M.Ayangma, «si on peut se réjouir de ce que certains secteurs comme le transport et l’hôtellerie aient connus quelques mesures d’accompagnement intéressantes, il reste que pour l’essentiel, le véritable problème n’a pas été adressé, notamment le problème de la trésorerie des entreprises. La seule mesure qui aurait pu être intéressante pour les entreprises, c’est le remboursement des crédits de TVA. Mais, lorsqu’on voit la modicité de l’enveloppe que le gouvernement se propose de mettre à disposition (25 milliards de FCfa, Ndlr), elle reste largement insuffisante».