Dans une finale palpitante qui restera gravée dans les annales du football camerounais, la Colombe du Dja et Lobo a décroché son premier titre en Coupe du Cameroun. Cette victoire historique, remportée sur le score serré de 1-0 face à l’Aigle Royal de la Menoua, marque un tournant pour ce club du Sud qui n’avait jamais atteint de tels sommets auparavant.
Un but qui vaut de l’or
Le héros du jour s’appelle Boris Ekotto. Ce jeune attaquant, fraîchement recruté de Gazelle de Garoua, a inscrit l’unique but de la rencontre, offrant ainsi le trophée tant convoité à son équipe. « C’est un rêve qui devient réalité », nous a-t-il confié, les yeux brillants d’émotion. « Marquer en finale de la Coupe du Cameroun, pour mon nouveau club, c’est tout simplement incroyable. »
Cette réalisation d’Ekotto soulève cependant une question intéressante sur le règlement de la compétition. En effet, depuis une dizaine d’années, la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) autorise les équipes finalistes à aligner leurs nouvelles recrues, même si ces dernières n’ont pas participé aux tours précédents. Une décision qui ne fait pas l’unanimité dans le milieu du football camerounais.
Cette règle est à double tranchant. D’un côté, elle permet aux clubs de se renforcer pour offrir un beau spectacle en finale. De l’autre, on peut se demander si cela ne dénature pas l’esprit de la compétition. »
La Colombe prend son envol
Au-delà de cette polémique, c’est bien la performance de la Colombe du Dja et Lobo qui mérite d’être saluée. Le club, fondé il y a seulement une quinzaine d’années, a su gravir les échelons du football camerounais avec patience et détermination.
André Noël Essian, président du club, ne cache pas sa fierté : « Cette victoire est le fruit d’un travail de longue haleine. Nous avons investi dans la formation, dans nos infrastructures, et aujourd’hui, ça paye. La Colombe n’a pas fini de vous surprendre ! »
Cette victoire en Coupe du Cameroun ouvre de nouvelles perspectives pour le club. Outre la qualification pour une compétition continentale, c’est tout le projet sportif qui pourrait prendre une nouvelle dimension.
« Nous espérons que ce titre attirera l’attention des sponsors et des meilleurs joueurs du pays », confie André Noël Essian. « Notre ambition est désormais de jouer les premiers rôles en championnat et, pourquoi pas, de briller sur la scène africaine. »
L’Aigle Royal n’a pas démérité
Si la fête bat son plein du côté de Sangmélima, ville d’origine de la Colombe, il ne faut pas oublier la prestation courageuse de l’Aigle Royal de la Menoua. Les joueurs de Dschang ont vendu chèrement leur peau et auraient pu prétendre à la victoire avec un peu plus de réussite.
Leur entraîneur, Gaston Temfack, reste philosophe : « Nous sommes déçus, c’est normal. Mais je suis fier de mes joueurs. Ils ont tout donné et nous reviendrons plus forts la saison prochaine. »
Cette finale de la Coupe du Cameroun est le reflet d’un football national en pleine évolution. L’émergence de nouveaux clubs comme la Colombe du Dja et Lobo, capables de bousculer la hiérarchie établie, est un signe encourageant pour l’avenir du ballon rond au pays de Samuel Eto’o.
Reste maintenant à capitaliser sur ces succès pour renforcer le niveau global du championnat et, à terme, améliorer les performances des clubs camerounais sur la scène continentale. Un défi de taille, mais pas insurmontable pour un pays qui a toujours su produire des talents exceptionnels.