Coup d’état économique: Comprendre l’affaire Leubou et ses complices des finances

Je vous donne à porter des lunettes de la bonne grille de lecture de Niccolo di Bernardo dei Machiavelli ; appelez-le simplement Nicolas Machiavel.

C’est un penseur humaniste italien de la Renaissance qui a su évaluer les grand intérêts éthiques politiques et beaucoup plus, l’histoire. Lorsqu’il a établi le couple fortune vertu, il s’est aussi incliné sur le socle de la conservation du pouvoir. Ce grand théoricien, dis-je de la guerre de la politique et de l’histoire est le premier bâtisseur du courant réaliste en politique internationale et ceci par des ouvrages immortels, tels que ; Le Prince, Discours sur la première décade de Tite-Live et l’Art de la Guerre.

Allez donc observer que les hommes politiques, les hommes d’Etat sont face au conflit entre l’éthique de la responsabilité et l’éthique de la conviction. Mais au finish, on peut ainsi le dire sans ambages ; «le machiavélisme est un humanisme» parce que le prince est soit cet homme qui maîtrise les mécaniques de la légitimité et de la légalité, soit alors il est cet animal politique ; un jour le renard, patron de la ruse, un autre jour, le grand lion féroce, le roi du rigorisme ostentatoire, qui ignore les sentiments de faiblesse, les sentiments de pitié ; et le voilà qui déchire atrocement sa proie et la mange. Le machiavélisme est un réalisme et un humanisme et voici Maurice Kamto et les siens, victimes de leurs propres sort et ambitions. Le vendredi 08 octobre prochain, ils vont encore se présenter auprès du juge militaire pour comparaître ; puisqu’il pèse sur eux huit chefs d’accusation que je cite : «L’attroupement, la rébellion en groupe, l’hostilité à la patrie, l’insurrection, le trouble à l’ordre public, l’association de malfaiteurs, l’incitation à l’insurrection, la complicité nocive».

A cet effet, les avocats et médias français soupçonnent qu’ils seront condamnés à perpétuité et vont définitivement mourir, je parle ici de la mort politique, la mort machiavélique, la puissance de l’Etat selon les lunettes de la grille réaliste. Ils sont entrés en ordre de bataille dans cette salle d’audience du Tribunal militaire, Paul Éric Kingue vêtu d’un joli lin blanc, puis un Albert Dzongang légèrement vieilli, Michelle Ndoki une fille aussi souriante, pas concernée par la grève annoncée, celle des avocats du Cameroun ; ils ont précédé Valsero, Christian Penda Ekoka et l’homme en costume bleu sombre, le désormais célèbre Maurice Kamto ; qui ne s’était jamais séparé d’un autre universitaire, celui qui est détesté par des Etudiants tricheurs de l’université de Soa, je parle du Professeur Alain Fogue. Suspension d’audience, juste après une heure, un incident de santé, Christian Penda Ekoka est malade. C’est dur ! Allons seulement, le rendez-vous est connu, c’est le vendredi 08 octobre prochain. La macédoine est la salade russe, les ingrédients et les condiments sont multiples et par les lunettes du machiavélisme, certains illuminés ont jeté le discrédit et ont indiqué des velléités de politisation de la grève annoncée des avocats ;

Avocats défenseurs du barreau du Cameroun.

L’effectivité de la grève étouffée, les motivations de la grève encore emballées, la roue de l’histoire cède en progression, inéluctablement. Et pour la rédaction de l’histoire du Cameroun, aucun avocat n’a pu convaincre la justice camerounaise, elle qui a encore frappé trop dur. Emmanuel Leubou, est ce fonctionnaire extraordinaire accusé d’avoir perpétré un coup d’Etat économique au Cameroun. Devant le procureur spécial, l’homme criminel écope d’une condamnation de 104 ans de prison ferme, pour détournement du budget de l’Etat du Cameroun, des actes criminels commis pendant une durée de 10 ans. Une histoire rocambolesque qui fait de lui, un voleur terrible, à travers la détention de 2601 matricules fictifs, représentant environ 1 milliard 800 millions de Francs des colonies françaises d’Afrique, chaque moi. Un tel exploit mensuel multiplié par 10 ans, on lui attribuerait un paradis existentiel s’inscrivant aux antipodes de la réalité infernale ayant organisé des émeutes de la Xénophobie en République Sud-Africaine.

Anthropologiquement parlant et au regard de ces faits gargantuesques et nauséabondes, on conclurait que les africains sont frappés collectivement par une folie, une maladie, mieux encore, une sécheresse et avidité sentimentale, que vous appelez la malédiction. Tenez : un milliard 800 millions, multipliés par 120 mois, cela donne arithmétiquement, 216 milliards. Le budget d’un petit Etat pris en otage par une espèce de bâtisseurs. On dirait le comprador et le robador.

Le Soir N° 942 du 09 Septembre 2019

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