Comment Macron a manœuvré pour écarter Bolloré et installer son réseau.
Personne n’en revenait au sein des observateurs de l’actualité du PAD, au premier chef le top management du Groupe Bolloré, de la forte résistance des autorités camerounaises dans le dossier épineux de l’attribution de la concession du très stratégique terminal à conteneurs. Bolloré en personne, sortant de sa retraite, à remué ses réseaux. mais, il a dû se rendre à l’évidence de son impuissance.
L’ombre de l’Élysée au cœur de l’affaire
Tout est parti d’une réunion secrète organisée le 19 août 2019, dans une discrète résidence genevoise. Sur le bord du Lac Léman, en Suisse par Jean Luc Schaffhouser, député européen et lobbyiste du président Biya au Parlement européen et qui réunissait l’ambassadeur Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun et son homologue français Alexis Kohler. Pourtant officiellement en congé maladie dans une clinique helvétique Ferdinand Ngoh Ngoh discutait de la question de l’attribution du terminal à conteneur du PAD dont le contrat de son concessionnaire arrivait à expiration le 31 décembre 2019. L’Élysée n’étant pas contre la volonté du Palais d’Etoudi de ne pas renouveler le contrat de l’opérateur DIT, filiale du groupe Bolloré.
Et apparemment, c’est à l’issue de cette réunion, qu’est sorti du chapeau, le nom de Terminal Investment Limited. (TIL), filliale de Mediteranian Shopping Compagny (MSC), propriété du milliardaire Gianluigi Aponte, pour remplacer DIT. Problème, Alexis Kohler réputé très proche de Macron, l’on dit qu’il est son jumeau, et a été Directeur de Cabinet au Ministère de l’Économie, est un cadre supérieur du groupe MSC. Pire, sa mère est actionnaire de ce puissant groupe dont le capital est majoritairement détenu par ses cousins. Des faits qui ont soulevé bien d’observations.
Le déploiement des réseaux Macron dans la perspective de la présidentielle française de 2020.
L’on supputait depuis longtemps sur la relation Macron-Bolloré, il semble acté que l’homme d’affaire breton ne fasse plus partie de l’équation de Macron en Afrique. Ses revers aussi successifs qu’inattendus au Bénin avec la perte du retentissant dossier de la boucle ferroviaire régionale du Niger et le non renouvellement au Cameroun de la concession du terminal à conteneurs et les éventualités probables du départ du Parc à bois et du monopole de Camrail, sont des signes funestes de la déchéance du Groupe Bolloré en Afrique.
Au profit de nouveaux partenaires plus faciles à contrôler que l’impétueux Tycoon dont la grosse influence rendait difficile les affaires.