Chantiers de la Can à Garoua : Les blocages suspects de l’entreprise Mota Engil

Malgré ces obstacles à divers niveaux des procédures administratives et techniques, les Portugais tiennent à livrer le stade Roumdé Adjia et un hôtel 4 étoiles en fin février 2019.

L’entreprise portugaise Mota Engil Africa chargée de la réhabilitation du stade Roumgé Adjia de Garoua et de son annexe, puis de la construction d’un hôtel 4 étoiles de 70 chambres, accuse à ce jour un retard des travaux de deux mois pour la livraison. Un retard qui aurait pu être évité si l’entreprise n’avait pas connu de sérieux blocages dans les procédures administratives et techniques. Selon une source interne à cette entreprise que nous avons rencontrée, ces blocages ne s’expliquent pas. « Alors que Gruppo Piccini, en charge du stade Paul Biya d’Olembé, n’a pas besoin d’une Attestation de prise en charge (Apec), un document qui permet de retirer des marchandises au Port, Mota Engil met presque deux mois, avant que le précieux document lui soit délivré. Un document qu’obtiennent les propriétaires de containers, en l’espace de 05 ou 06 jours », explique-t-elle.
D’ailleurs, une réunion en vue de la levée des obstacles liés au dédouanement des conteneurs de Mota Engil Africa a eu lieu le 12 décembre 2018, dans le bureau du ministre Secrétaire général du Premier ministère, en présence du directeur général des Douanes, du directeur de l’économie de la programmation des investissements publics du ministère du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat), et des responsables de Mota Engil qui se sont plaints à tous les niveaux de ces blocages.

Cette situation a récemment amené les responsables de Mota Engil Africa à recourir en septembre et octobre derniers, à des avions cargos depuis le
Portugal, pour faire parvenir ses matériaux de construction à Garoua. L’autre souci de cette entreprise est qu’elle a été privée de la livraison du gravier pendant plusieurs semaines avant de trouver un plan B plus onéreux. La société française d’exploitation de gravier Chaux Roca, basée à Figuil est sous contrat avec Mota Engil pour sa livraison. « Elle a affiché un comportement étrange : en cours de contrat, l’entreprise a décidé de fermer ses carrières pour un mois, sans un aucun préavis à l’endroit de Mota Engil. Pierre Rocaglia, le directeur général, n’a pas cru devoir s’expliquer sur cette violation de contrat, étant donné que Mota Engil est tenu par les délais de livraison des travaux, comme tous ses autres homologues de Yaoundé et Douala. Malgré la pression mise par le Gouverneur du Nord Jean Abate Edi’i, les appels de Mauger Ayem, le conseiller technique du Secrétaire général à la présidence de la République, M. Roca a trouvé le moyen de ne pas rouvrir la carrière », accuse notre informateur, qui suspecte tous ces blocages. Mota Engil a dû acheter le gravier 1/6 depuis Ngaoundéré et Yaoundé d’où les camions partaient pour Garoua. Bien plus, la tonne de gravier, selon notre source, revenait alors plus chère.

Malgré ces obstacles, le gros œuvre est terminé pour l’hôtel, le stade Roumdé Adjia et son annexe, les travaux de plomberie aussi. Les systèmes d’arrosage sont fonctionnels, le gazon a déjà été semé. Les structures de fixation des sièges sont prêts ; le système d’éclairage du stade est en cours d’installation ; les échafaudages pour l’installation de la toiture métalliques prêts et attendent seulement les conteneurs qui se trouvent encore au Port de Douala. A l’hôtel, les chambres témoins donnent déjà une idée du standing à venir. Les responsables portugais rassurent néanmoins que leurs chantier seront livrés en fin février 2019.

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