Le Comité de politique monétaire de la Beac annonce un ralentissement de la croissance à 2,5 % dans la sous-région.
La réunion du Comité de politique monétaire (Cpm) tenue le 26 novembre dernier dans la salle du conseil du siège de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) à Yaoundé avait pour but principal de présenter les performances économiques de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac). Et le premier constat, amer, fait par Lucas Abaga Nchama, président statutaire du Cpm et gouverneur de la Beac, est «le ralentissement de la croissance à 2,5% au deuxième trimestre 2015». Une estimation éloignée des prévisions de 4,4% annoncée lors de sa première session ordinaire de l’année, tenue le 25 mars 2015.
La Beac note aussi, dans le même ordre d’idées, un allègement de tensions inflationnistes à 2,8% en moyenne annuelle, une hausse du déficit budgétaire à 4,2% du Produit intérieur brut (PIB) et une persistance du déficit extérieur courant à 11,4% du PIB. Une situation monétaire qui demeure malgré tout confortable, avec notamment un taux de couverture extérieure de la monnaie de 70,1%.
Dans le communiqué final rendu public par la structure à l’issue des travaux du Comité de politique monétaire de la Béac, on justifie ces différents chiffres par « les contre-performances du secteur pétrolier, avec les effets de la demande intérieure, conjuguées avec l’impact des agissements de la secte Boko haram ».
Pourtant, sur le plan international, « les perspectives restent favorables », a déclaré Lucas Abaga Nchama. La chute toujours prononcée des cours de pétrole et des autres matières premières aidant, on note, selon la Cpm, une bonne santé relative des économies avancées. Ceci, au détriment des pays émergents et de ceux en développement, largement tributaires de leurs matières premières. A ceci, il faut ajouter, l’impact des politiques monétaires accommodantes engagées dans les pays développés.
Face aux difficultés observées par les pays de la sous-région Afrique centrale, la Cpm a décidé de maintenir son taux directeur à 50 points, soit 2,45%. Cette décision, a expliqué le gouverneur de la Béac, vise à donner une bouffée d’oxygène aux économies de la sous-région. Il recommande, par ailleurs, aux Etats une série de mesures allant de la diversification des activités économiques à la mise sur pied des réformes macro-économiques ; précisément en ce qui concerne le train de vie des Etats ; sans oublier la promotion de l’intégration sous régionale. Pour Lucas Abaga Nchama, il est question de rester optimiste, ceci en raison des découvertes récentes de puits de pétroles dans la zone CEMAC ; et, surtout, le dynamisme du secteur tertiaire.
