Cas Laurent Gbagbo et la CPI: l’Union européenne reconnaît désormais la polygamie

Innocentés, acquittés, mais placés en résidence surveillée.

Voilà résumé l’arrêt de la cour d’appel de la Cour pénale internationale qui met Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en liberté conditionnelle. Des conditions bizarres justifiées par le fait que la procureure peut toujours interjeter appel de son acquittement. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devront se soumettre à des obligations spécifiques comme celle de ne pas quitter leur future commune de résidence, de se présenter à la police chaque semaine ou de ne pas faire de déclarations à la presse. Du jamais vu !

Par ailleurs, la CPI a fait des démarches pour que Laurent Gbagbo réside en Belgique sous prétexte que c’est là-bas où réside sa deuxième femme. Donc, l’Union européenne reconnaît actuellement la polygamie ? Est-ce la CPI qui organise actuellement le regroupement familial ? La CPI va-t-elle faire venir la première femme de Laurent Gbagbo en Belgique dans la même logique du regroupement familial ? La CPI est-elle devenue une agence matrimoniale, une chambre de conciliation et de réconciliation des couples séparés ?

Quant à Charles Blé Goudé, il devrait aller vivre dans la même chambre que sa soeur qui réside en Suède. La maison étant petite, la CPI devrait donc d’abord déloger l’amant de la soeur de Blé Goudé pour lui trouver une place. Là encore, il faudrait savoir si la CPI va se charger d’organiser un regroupement familial pour faire venir la femme de Charles Blé Goudé en Suède.

Ça devient vraiment incompréhensible. Jean-Pierre Mbemba, acquitté par la CPI, a rejoint sa famille et son pays la RDC. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé acquittés, sont interdits de rentrer en Côte d’Ivoire, interdits de résider dans un pays africain, interdits de résider dans un pays de l’Union européenne ayant une forte communauté ivoirienne, contraints au mariage forcé imposé par la procureure Fatou Bensouda.

Nous prenons acte de la décision de la Chambre d’appel. L’Accusation était disposée à accepter la mise en liberté sous certaines conditions. Il s’agit de veiller à ce que Messieurs Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé se représentent devant la Cour si leur procès devait se poursuivre”, a déclaré Fatou Bensouda à la suite de la mise en liberté conditionnelle.

L’Accusation peut toujours faire appel de la décision du 15 janvier d’acquitter Messieurs Gbagbo et Blé Goudé des graves accusations portées contre eux. À ce stade, l’équipe de l’Accusation attend toujours que les juges de la Chambre de première instance communiquent leur décision écrite accompagnée des motifs juridiques justifiant leur décision d’acquittement. Ce n’est qu’après un examen et une analyse approfondis de ces motifs que mon Bureau va décider ou non d’interjeter appel”, a-t-elle poursuivi. Donc, ça continue !

J. RÉMY NGONO

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