Un cas bouleversant de violence contre une adolescente secoue actuellement Yaoundé. Winnie A., 16 ans, a enfin retrouvé sa liberté après avoir été séquestrée et abusée sexuellement pendant deux mois entiers par trois adultes sans scrupules. Interpellés lundi dernier dans le quartier Mvog-Mbi, les suspects François K., Fabrice M. et un troisième complice méditent désormais leur sort à la police judiciaire. Cette affaire sordide met en lumière la vulnérabilité des jeunes filles face à des prédateurs qui utilisent désormais les réseaux sociaux comme terrain de chasse. Comment une simple conversation en ligne a-t-elle pu conduire à un tel calvaire?
Protection enfance: une adolescente piégée via les réseaux sociaux révèle un schéma inquiétant
L’histoire de Winnie illustre parfaitement les dangers qui guettent les adolescents sur internet. Tout a commencé le 5 mars dernier aux environs de 14h, lorsque l’adolescente, étudiante à l’Institut Confucius de l’Université de Yaoundé II-Soa, est entrée en contact avec François K. via WhatsApp. Ce dernier lui a rapidement fait miroiter une aide financière.
«Elle nous a confié que sa fille avait certes l’habitude de s’éloigner de la maison, mais elle ne mettait jamais autant de temps dehors. En ce sens, toute tentative de contact avec son numéro ne passait pas», explique l’officier en charge de l’enquête.
Les investigations minutieuses menées par la police judiciaire ont permis de retrouver la jeune Winnie séquestrée dans une maison de fortune à Nkometou, lieu-dit Mvity 2. À l’entendre, la demoiselle déclare qu’elle ne s’est pas rendue au domicile familial comme prévu le 5 mars.
François K., après avoir gagné sa confiance, l’a conduite dans un premier temps chez son cousin à Mvan. Malheureusement pour Winnie, ce dernier s’est éclipsé au cours de leur trajet, l’abandonnant toute seule en plein carrefour. C’est alors qu’elle a fait la rencontre d’un inconnu, nommé Fabrice M., qui l’a amenée chez lui à Nkometou, non loin de Mvan.
Selon les déclarations de la victime, c’est à cet endroit qu’elle a été séquestrée et abusée pendant deux mois par Fabrice M. et ses deux amis. Grâce aux contacts livrés par la jeune victime, les trois complices ont été appréhendés le 3 mai.
Cette affaire illustre une tendance alarmante dans la capitale camerounaise. «Nous constatons une recrudescence des cas d’enlèvements et d’abus sexuels facilités par les réseaux sociaux. Les jeunes filles sont particulièrement vulnérables à ce type de pièges», alerte Henriette M., responsable d’une association de protection de l’enfance à Yaoundé.
La mère de Winnie, qui l’avait signalée disparue dès le 11 mars à la police, témoigne avec émotion : «Pendant deux mois, j’ai vécu un cauchemar sans savoir si ma fille était vivante ou morte. Je remercie la police pour son travail, mais j’appelle tous les parents à surveiller davantage les activités en ligne de leurs enfants».
Les suspects risquent de lourdes peines selon le Code pénal camerounais qui punit sévèrement l’enlèvement, la séquestration et les abus sexuels sur mineurs. L’enquête se poursuit pour déterminer si d’autres victimes ont subi le même sort.
Êtes-vous suffisamment vigilants concernant les interactions de vos adolescents sur les réseaux sociaux?