Cameroun – Vih-Sida: les femmes toujours plus affectées

Les chiffres de 2015 révèlent près de 600000 séropositifs au Cameroun.
Les chiffres font peur ! Les résultats de l’Enquête démographique et de santé (EDS) montrent qu’au Cameroun, 4,3 % des adultes âgés de 15-49 ans sont séropositifs. Le taux de séroprévalence chez les femmes de 15-49 ans (5,6 %) est près du double de celui estimé chez les hommes du même âge (2,9 %). Il en résulte un ratio d’infection entre les femmes et les hommes de 1,9%; en d’autres termes, il y a 190 femmes infectées pour 100 hommes. Ce qui signifie que les femmes sont nettement plus vulnérables que les hommes à l’infection au Vih.
Comparativement aux estimations de l’EDS de 2004, on observe une baisse statistiquement significative du niveau de prévalence du Vih aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Chez les hommes, la prévalence est passée de 4,1 % à 2,9 % ; chez les femmes, la baisse est proportionnellement moins importante (de 6,8 % à 5,6 %) mais reste significative. La proportion de personnes séropositives augmente avec l’âge : d’un minimum de 1,2 % parmi les  personnes de 15-19 ans, elle augmente rapidement pour atteindre 5,5 % à 25-29 ans, 6,3 % à 30-34 ans et un maximum de 8,1 % parmi celles de 35-39 ans ; cette proportion diminue ensuite et atteint 6,3 % à 45-49 ans.
 L’épidémie du Vih ne touche pas uniformément les différentes régions du Cameroun. Le Sud (7,2 %), est la région la plus infectée. Le Nord-Ouest (6,3 %), l’Est (6,3 %) et le Centre (6,1 %) sont les régions où les niveaux de prévalence sont tous aussi élevés ; à l’opposé, l’Extrême-Nord (1,2 %), le Nord (2,4 %) et de l’Ouest (2,8 %)  où les niveaux de prévalence sont les plus faibles. La ville de Yaoundé  seule a une prévalence estimée à 6,3 %.
 Les femmes constituent la couche la plus infectée. Car, les taux de prévalence sont particulièrement élevés chez celles-ci. Les femmes du Sud (10,6 %), de Yaoundé (8,8 %), de l’Est (8,8 %), du Sud-Ouest (7,9 %), du Nord-Ouest (7,2 %) et de l’Adamaoua (7,1 %). En ce qui concerne les hommes, c’est dans le Centre (5,3 %) et le Nord-Ouest (5,0 %) que la prévalence est la plus élevée.