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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun – Université de Yaoundé I: Les enseignants de la faculté des lettres et sciences humaines sur le pied de grève

Témoignage du père de l'étudiant tabassé à mort à l'université de Yaoundé 1





A quelques heures du lancement de la nouvelle rentrée académique. Les grévistes revendiquent le paiement des vacations, des primes de correction, et la prime de recherche interne.[pagebreak]« Le conseil de faculté que l’on tient aujourd’hui participe du folklore (..). Tout ce que le Doyens et ses collaborateurs vont dire n’engagent que eux. Nous voulons notre argent, sinon aucun enseignant ne se présentera dans les amphis pour dispenser les cours, je vous donne ma parole », vociférait un enseignant du département d’histoire, dans la matinée du 11 septembre, à quelques heures seulement du conseil de Faculté (Faculté des arts, lettres et sciences Humaines), présidé par le Doyen Richard Omgba. Un conseil de Faculté sous haute tension, boycotté par des enseignants mécontents du traitement très peu honorable à eux infligé par les responsables de la Faculté, depuis le départ pour les grandes vacances. Dans les rangs des frustrés, de nombreux enseignants vacataires, noirs de colère : « Nous avons passé toute l’année (dernière) à dispenser les enseignements dans les amphis, dans des conditions lamentables. Nous n’avons pas été payés jusqu’aujourd’hui. Même les simples frais de correction ne nous ont pas été versés (..) et vous voulez donc que nous recommencions avec la nouvelle année académique, avec quel état d’esprit ? ». Question lancinante et embarrassante d’un enseignant vacataire de philosophie. Outre les primes de correction (des examens) et les vacations non payées aux enseignants par la Faculté, il y’a également la nébuleuse prime interne (100.000Fcfa) que revendiquent, chaque année les enseignants permanents de l’institution. Signalons par ailleurs que la plupart de ces enseignants permanents, attendent toujours le virement dans leurs comptes respectifs de la prime spéciale allouée aux universités d’Etat dans le cadre de la Recherche académique. Le ministre Fame Ndongo qui avait lancé l’opération de paiement le mois dernier, après avoir distillé un communiqué officiel, l’aurait brusquement interrompue, quelques jours après. A l’origine, la manipulation maffieuse des fonds qui seraient utilisés par des usuriers tapis dans l’ombre, moyennant des intérêts colossaux que défendraient à tout prix et à tous les prix ceux qui sont au centre de la manœuvre mercantile. Toujours est-il qu’à l’allure où vont les choses, « Nous n’allons pas nous laisser intimider par ceux qui essayent de nous museler, lorsque nous revendiquons ce qui est de droit. Si les chefs d’établissement ne veulent pas faire leur travail et accepter la vérité en face, qu’ils procèdent donc au recrutement des nouveaux enseignants. Je vais voir si ceux là accepteront de travailler dans ces conditions de misère », lançait le 11 septembre dernier, d’un ton téméraire et pour essayer de monter les bretelles aux responsables de la Faculté, un enseignant de psychologie. De chaudes empoignades donc, en perspective.

Sylvain Ovono

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