Le Cameroun a toujours pris une part active dans les Opérations de Maintien de la Paix (OMP) initiées aussi bien par l’Organisation des Nations Unies (ONU) que par l’Union Africaine (UA).[pagebreak]Les différents contingents camerounais ont souvent été constitués de militaires, de policiers, d’observateurs militaires et autres.
La participation des Forces de défense du Cameroun (FDC) aux opérations de maintien de la paix (OMP), revêt tantôt la forme individuelle, tantôt la forme collective, selon les niveaux stratégiques, opérationnels et/ou tactiques des OMP.
La participation individuelle aux OMP est une participation minimale en hommes, car ce sont des militaires ou policiers qui ont des contrats individuels et travaillent, soit au niveau opérationnel, soit au niveau stratégique.
La participation collective, quant à elle, renvoie à la participation par unités constituées; ce sont des contingents dont les membres évoluent ensemble.
Dans l’ensemble, la participation des FDC dans les OMP en Afrique est assez souvent individuelle, comme cela a été le cas au Darfour (Soudan), en Angola, en RDC, au Rwanda, en RCA, en Côte-d’Ivoire et au Mali.
Dans ces cas, de nombreux sous-officiers et officiers des FDC ont été envoyés sur demande de l’ONU et/ou de l’UA à titre d’observateurs. Ils se retrouvent souvent au niveau opérationnel et même stratégique, soit à cause de leurs compétences individuelles, soit alors par le biais des places réservées au Cameroun.
En 1995, un contingent de 20 militaires camerounais est intervenu au Sud Kivu (RDC) à la demande du Haut-Commissariat des Réfugiés. Par la suite, des groupes de 03, puis de 05 officiers sont également intervenus au Rwanda et en RDC comme observateurs en 1995.
Un officier d’état-major de nos forces a également participé à la Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC), qui assure la mise en œuvre de l’accord de paix dans ce pays.
Par ailleurs, le gouvernement camerounais a mis à la disposition de la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine (MINURCA), le 8 février 1999, un personnel pour la formation de la police civile.
A l’expiration du mandat de la Mission de l’ONU en République centrafricaine (MINURCA) en février 2000, un officier supérieur camerounais occupait les fonctions de chef de l’instruction de la police civile, fonction qui a été maintenue dans le cadre du bureau d’Appui des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en République Centrafricaine (BONUCA).
En juillet 2009, un autre élément des FDC occupait le poste d’officier supérieur chargé de la logistique au sein de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).
Toujours dans le cadre de leur participation en Afrique, les Forces de défense camerounaises sont intervenues par contingents de quatre officiers pour le compte de l’UA au Sud Soudan (MUAS) dans le cadre du « Darfour DESK » (programme de suivi des opérations pour le compte de l’UA).
Dès 2005, des contingents portés à 10, puis à 20 observateurs s’y sont succédés. Depuis le passage de la Mission de l’Union Africaine au Soudan (MUAS) à la Mission des Nations Unies au Darfour (MINUAD), ce sont des groupes de 05 officiers qui se relayaient.
En Ethiopie, un officier camerounais a fait partie de l’état-major de la Force Africaine en Attente (FAA), et en Côte d’Ivoire depuis 2003, un autre a fait partie de l’état-major de la mission de l’Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) en qualité de représentant militaire du Président de la Commission de l’UA.
L’on se souvient aussi que des policiers camerounais étaient de la mission humanitaire de Goma (Zaïre actuel RDC) en 1994 et entre 1998-2000, et plus tard dans le cadre de la MONUC en RDC en 2006.
Le Cameroun a également participé aux missions de maintien de la paix au Cambodge, en Haïti, etc.
Le cas de la RCA est encore plus remarquable. A ce propos, depuis 2008, le Cameroun est présent en RCA aux côtés des autres pays de la CEEAC pour la mission de consolidation de la paix dans ce pays.
Il s’agit d’un contingent de 107 personnes en sus des 4 officiers d’état-major, de 12 personnels d’appui et du chef d’état-major. Et depuis juin 2013, dans le cadre de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous la conduite africaine (MISCA) décidée par le Conseil de paix
et de sécurité de l’Union Africaine (CPSUA), le Cameroun a encore envoyé 517 militaires et 320 policiers, soit au total 837 éléments.
Et comme une cerise sur le gâteau, ce sont deux généraux camerounais qui se sont succédés à la tête de ces missions en RCA. En 2009, le Général de Brigade Hector Marie Tchemo était
commandant de la MINURCA et depuis 2013, le Général de Division Tumenta Chomu Martin est le commandant de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA), sous l’égide de l’ONU.
D’autres Camerounais ont également occupé de hautes fonctions à portée politique à l’ONU, dans le cadre des Missions d’opération de maintien de la paix en Afrique, avec rang et prérogatives de Secrétaire général adjoint de l’ONU:
– Jacques Roger Booh Booh, Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU à la MINUAR au Rwanda ;
– Amos Namanga Ngongi, Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU à la MONUC en RDC ;
– Dooh Kingue au poste de Directeur Général de l’UNITAR (Formation et Recherche), lui aussi avec rang et prérogatives de Secrétaire Général adjoint de l’ONU.
– Me Bernard Acho Muna, (03 fois Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun), Procureur adjoint du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) de 1997 à 2002 ;
– Paul Bamela Engo, juge au Tribunal International sur le droit de la mer à Hambourg.
En effet, avec la création de la Force africaine en attente (FAA) et la mise sur pied des brigades régionales devant la composer, le Cameroun prend une part active à sa montée en puissance au sein de la force multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC, institution de la CEEAC) et du Mécanisme d’Alerte Rapide de l’Afrique Centrale (MARAC, institution de la CEMAC).
Le Cameroun est également candidat pour abriter la Base logistique continentale (BLC) où devrait être stocké le dispositif logistique appelé à être affecté aux missions de paix initiées et conduites sous la bannière des institutions africaines.
Notre pays qui, dans sa coopération avec l’ONU et l’UA, met ses infrastructures portuaires et aéroportuaires à la disposition des OMP est très apprécié par les organisations onusiennes et africaines qui coordonnent le déroulement de ces missions de maintien de la paix.
Cameroun: Une participation remarquable au maintien de la paix dans le monde
