Cameroun : Une coopérative agricole se lance dans la transformation de l’oignon

Oignons thaïlandais et marocains

L’innovation de la coopérative de Gazawa Les producteurs d’oignon de Gazawa (Diamare, Extrême-Nord) se sont distingués à Yaoundé à l’occasion de la foire de l’innovation paysanne.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbairobe n’a pas eu assez de mots pour féliciter Mme Mairama Djibrilla, la représen-
tante de la coopérative des producteurs d’oignon de Gazawa ce 27 mai 2021, à l’occasion de la foire de l’innovation paysanne de Yaoundé. Et pour cause : ce groupement a présenté une solution idoine au sempiternel problème des pertes post-récoltes que connaissent tous les agriculteurs de cette filière. Il s’agit d’une méthode pratique de séchage en lamelles et en poudre de l’oignon, qui permet, par une transformation simple mais efficace, de conserver une partie des stocks qui auraient été autrement perdus, tant la conservation des bulbes sur une longue période est particulièrement difficile.

Comme l’explique Mme Djibrilla: “Vu les pertes constatées lors du stockage de l’oignon, nous avons envisagé d’abord de le sécher en lamelles. Puis, comme ça a marché, nous sommes arrivés à réduire ces lamelles en poudre par broyage, pour obtenir un produit plus économiquement rentable encore “ Comme la plupart des coopératives d’oignon du Septentrion, zone nourricière par excellence du Cameroun en ce qui concerne cette denrée, celle de Gazawa a certes bénéficié d’un accompagnement du gouvernement à travers le PADFA, le Projet d’Appui au Développement des Filières Agricoles, qui lui a construit un magasin de stockage.

Cependant, les producteurs ne se sont pas contentés de cette infrastructure moderne et fonctionnelle pour rentabiliser leur activité, en concevant et en réalisant dans la pratique cette façon de transformer leur produit, pour pouvoir le vendre, non plus seulement à la saison, mais de manière permanente. On peut imaginer l’avantage économique de cette innovation, qui démultiplie véritablement la rentabilité de la culture déjà florissante de l’oignon dans le Grand-Nord. Pas étonnant que l’idée de Mme Djibrilla et des siens soit venue des producteurs d’oignon de Gazawa : dans l’Extrême-Nord, il s’agit de l’un des principaux bassins de production de cette denrée.

En outre, il faut signaler que la coopérative des producteurs d’oignon de Gazawa est surtout une affaire de “productrices” : pour cette spéculation, ce sont en effet les femmes qui tiennent là-bas le haut du pavé. Le MINADER n’a pas manqué de le souligner, en insistant sur le fait que l’exemple de leur créativité fasse tache d’huile, partout ailleurs, dans le monde rural.

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