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Cameroun: Un serpent terrorise un tribunal coutumier à Mimboman





On l’a aperçu en position d’attaque derrière le chef de village alors que celui-ci s’apprêtait à dire la sentence.[pagebreak]Vol de téléphones portables. C’était l’objet de la plainte d’un vendeur de services téléphoniques autrement appelé « Call-boxeur » victime de la distraction de ses instruments de travail pendant qu’il était dans les bras de Morphée. Ayant soupçonné ses voisins originaires comme lui du Grand-Nord, Oumarou sollicita l’arbitrage de la chefferie du bloc I de Mimboman I Sud où officient des hommes rompus aux enquêtes policières comme l’adjoint au chef qui avait en charge cette affaire. « Ces gars sont très méchants. Ils n’ont pas eu pitié de leur frère qui bien que sortant d’une grave maladie n’avait pas voulu croiser les mains, et a fait des pieds et des mains pour se trouver un capital afin de mener sa petite activité qui lui permet tout au moins à se maintenir à flot », déclarait une source. Et toujours de celle-ci, on avait appris qu’Oumarou avait perdu pendant son sommeil quatre téléphones portables, près de cent mille Fcfa de crédit et le même montant en espèces sonnantes et trébuchantes.
En tout cas, après deux semaines d’ultimatums lancés à l’endroit des suspects par la chefferie sans résultats, les responsables convoquèrent une tenue de palabres en fin de mois dernier sous la houlette du 2e adjoint du chef. Pour la circonstance, c’est la cour attenante au bar de celui-ci qui servait de prétoire. C’est à 18 heures que le procès commence. C’est d’abord le chef qui, le premier, prend la parole devant une grappe de personnes composée aussi bien des accusés que des habitants du quartier qui voulaient enfin connaître l’auteur des perpétuels vols orchestrés dans cette zone désormais malfamée. Après deux heures de houleux débats, alors que le chef et sa bande sont sur le point de rendre leur verdict, on aperçoit derrière la nuque du principal représentant de la chefferie un serpent de près d’un mètre de longueur en position d’attaque. Les cris d’orfraie poussés dans l’assistance amenèrent tout le monde qui y était présent, le juge, y compris, à prendre la poudre d’escampette de façon automatique. Cet incident n’est pas passé sans dommages d’autant qu’on a enregistré un blessé. « Il était d’abord malade, ce qui fait qu’il ne pouvait pas se lever rapidement pour fuir. Alors il a été bousculé et certaines personnes sont montées sur lui » affirme un des frères de la victime, témoin des faits. Toujours est-il qu’après cette débandade, le collège des juges, le plaignant et les accusés reviendront sur les lieux. Et la tentative de retrouver le reptile s’avèrera vaine. « Ce serpent est venu vous dire que nous ne sommes pas ici pour nous amuser. Le voleur, ou les voleurs sont donc avertis. Ils devraient se dénoncer sur-le-champ », dira le juge. Malheureusement, ces intimidations ne changeront rien. Les suspects ayant choisi de se camper dans leur position de départ. C’est-à-dire, se mettre à la défensive et ne pas reconnaître les faits qui leur étaient reprochés. Dans ce quartier, les gens sont tout au moins certains que pour une fois, le voleur sera démasqué s’il continue à y rester. « Dans tous les cas, je suis convaincu parmi les suspects, se trouve le voleur. Et pour sûr, il sera dénoncé. Cela nous permettrait de revivre sans cette hantise», dira une s*e*xagénaire un rien dépitée.

Susanne Ntsogo

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