Cameroun: Un mandat d’arrêt émis contre un sous-préfet

Société





Le sous-préfet de Lagdo est dans les mailles de la justice. Daouda Issa est depuis le 1er juillet 2014, sous le coup d’un mandat d’arrêt émis contre lui par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Garoua, Georges Francis Mbida.[pagebreak] Inculpé d’abus de fonction, détournement de biens saisis en coaction, l’administrateur civil n’avait jamais jusqu’ici déféré à aucune convocation du juge dans une affaire qui l’oppose à un groupe de commerçants.
Selon des informations recueillies à Lagdo, le sous-préfet avait saisi en 2013 une pirogue chargée de poissons en provenance de Pouss dans l’Extrême-Nord. Par la suite, la cargaison a été vendue à l’initiative du chef de terre sans en avoir référé, a-t-on appris, aux services compétents, notamment la délégation d’arrondissement de l’Elevage ou encore la municipalité.
Les commerçants saisissent alors le tribunal de première instance de Garoua pour se plaindre d’abus de fonction et détournement de biens saisis en coaction. Ils évaluent leur perte à 4 millions Fcfa. Convoqué au tribunal à plusieurs reprises par le juge d’instruction Georges Francis Mbida, l’administrateur civil a toujours fait la sourde oreille. D’où le lancement du mandat d’arrêt pour le contraindre à respecter la loi. Avant cela, le magistrat a fait une commission rogatoire au parquet du Mfoundi qui a fait des recherches dans les fichiers de la Fonction publique pour son identification.

Le mandat d’arrêt a été remis au maire de Lagdo, Mama Abakaï, le 14 juillet 2014 pour affichage au tableau de publication de banc. Ce qui va sans doute limiter les mouvements du chef de terre, dans la mesure où ladite décision de justice mande et ordonne à tout officier ou agent de police judiciaire de l’arrêter et de le conduire devant le juge d’instruction du Tribunal de Première Instance de Garoua pour y être interrogé. Pour l’instant, personne n’a encore mis la main sur Daouda Issa.

A la sous-préfecture, c’est le calme plat. Le maître des lieux vaque tranquillement à ses occupations même si ses proches laissent entendre qu’il est secoué par la tournure prie par l’affaire. «Il est discret, plus calme qu’avant. Visiblement, il est touché par cette décision», rapporte un agent public exerçant à Lagdo. «Dans les coins reculés, les chefs de terre se croient tout permis. Ils pensent être au dessus des lois. C’est un souspréfet hautain qui a tendance à vouloir piétiner ses sujets», affirme pour sa part Olivier Dande, habitant Lagdo.

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