Le groupe bancaire panafricain va octroyer, sous forme de prêt, 30 milliards F Cfa pour financer le plan de relance de la compagnie aérienne nationale.[pagebreak]Le directeur général de la Cameroon airlines corporation (Camair-Co), Jean Paul Nana Sandjo, a annoncé récemment, dans une interview accordée récemment au quotidien à capitaux publics, Cameroon Tribune, que la filiale camerounaise du groupe bancaire panafricain Ecobank, accorderait des financements de l’ordre de 30 milliards F Cfa à la compagnie aérienne nationale, afin de lui permettre de mettre en œuvre son plan de relance. Il assure, dans les colonnes du même journal, que les financements sont déjà disponibles. « Ils seront mis à notre disposition d’ici deux à trois semaines. A partir de là, nous allons dérouler notre plan de relance qui consiste à acquérir six avions, qui s’ajouteront aux deux MA 60 [Ces deux avions de fabrication chinoise lui ont été cédés le 1er avril dernier, Ndlr]. Ce qui portera la flotte de Camair-Co à 11 avions », d’ici à août au plus tard, à en croire le Dg. Nonobstant le contexte de morosité économique qu’elle traverse, Camair-Co dépanne ses avions et aéronefs et assure leur maintenance en Occident, ce qui lui coûte énormément cher. Du coup, Jean Paul Nana Sandjo, compte réduire de manière drastique les coûts de maintenance des appareils de la Camair-Co, en construisant sur place au Cameroun (certainement à Douala où se trouve son siège) des ateliers, avec une partie des financements qu’il va recevoir.
A propos des avions qu’elle vient d’acquérir, en plus du deuxième Boeing 767 qui devrait arriver dans les prochains mois, le patron de Camair-Co souffle que l’objectif poursuivi « est d’avoir une flotte suffisante pour que quand nous programmons par exemple un vol lundi à 10h, qu’il se fasse (…) Camair-Co et Air-France sont les seuls par exemple à faire la ligne Douala-Paris en direct. Vous voyez que certains préfèrent aller faire quatre à six heures dans une escale parce qu’ils sont sûrs que leur vol va se faire. C’est ça le problème. Dès que la flotte est là, je pense que le gros handicap de Camair-Co sera réglé».
Il est à noter que les financements d’Ecobank arrivent à un moment où la situation de la Camair-Co est des plus catastrophiques. Petite curiosité tout de même : le montant des financements qu’elle est en train de recevoir correspond exactement à la dette actuelle de l’entreprise. C’est donc à se demander si cet argent ne va pas simplement servir à éponger son passif. Selon les explications de Jean Paul Nana Sandjo, Camair-Co a démarré en 2011 « dans des conditions qui ont créé beaucoup de dettes. Aujourd’hui, nous sommes en redressement, parce que nous avons 30 milliards de F Cfa de dettes. Conclusion : ça va mal». A travers cette conclusion, on comprend aisément que Camair-Co fasse partie, dans l’agenda 2015 du ministère des Finances, des quatre entreprises publiques en cours de privation.
Jean De Dieu Bidias