En marge de la célébration de la 19e édition de la journée mondiale de la propriété intellectuelle le Ministère des Mines, de l’Industrie et du développement technologique a organisé, ce 26 avril 2019 à Yaoundé, une conférence-débat autour des rapports entre la Propriété intellectuelle et le sport.
« Décrocher l’or, sport et propriété intellectuelle » est le thème retenu pour l’édition 2019 de la journée mondiale de la propriété intellectuelle. S’exprimant à l’entame de cette manifestation qui a réuni un large éventail d’institutions et d’acteurs du sport du Cameroun au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé, Ndjali Beng (Directeur du développement et de la technologique et de la propriété industrielle et Représentant du Minmidt) est revenu sur le prétexte de la thématique. « La relation entre le sport et la propriété intellectuelle n’est pas assez vulgarisée, particulièrement dans notre environnement. La réalité est pourtant que, l’essence de l’intense activité que connait le monde du sport est bel et bien issue de l’utilisation intelligente du système de Propriété intellectuelle. » Explique-t-il, en précisant que « La propriété intellectuelle se trouve au cœur des immenses possibilités commerciales qu’offre le monde du sport ». Un avis que partage entièrement Jean-Baptiste Wago. Le Directeur Général adjoint de l’Organisation Africaine de la Propriété intellectuelle estime que «le sport n’est plus un évènement de divertissement. On parle beaucoup plus de l’économie du sport ; c’est dire que la logique du marché a gagné ce domaine avec beaucoup d’intérêts. Les grandes marques comme Nike et autres ont des capitalisations boursières de pas moins de 50 milliard. Compte tenu des moyens brassés dans ce secteur, on ne peut que faire un focus dans le domaine sportif. ». Le JOMPI 2019 a surtout été le cadre d’échanges divers. Sous la modération de Ndjali Beng, l’assistance a eu droit à trois exposés respectivement centrés sur l’importance de la propriété intellectuelle dans le domaine sportif, l’état des lieux de l’utilisation de la technologie et de la Propriété intellectuelle dans le domaine sportif au Cameroun et la gestion d’un portefeuille de marques dans le domaine sportif. Jean-Baptiste Wago est revenu sur le rôle de l’OAPI dans le domaine. « Pour ce qui est de la propriété industrielle qui recouvre les brevets d’invention, il y a les marques, dessins montés, il y a les indications géographiques, le droit nait de la protection ; il faut faire des démarches auprès de l’OAPI, vous payez des taxes on vous délivre un titre. Quand il y a des atteintes à ce droit vous pourrez attaquer la personne en justice en faisant une déposition devant l’OAPI. Nous faisons continuellement des efforts dans ce sens mais aussi nous assurons une mission de développement économique que nous ont donné les Etats ; au niveau des brevets d’inventions par exemple nous subventionnons nos inventeurs économiquement faibles à hauteur de 90% ». A-t-il confié à 237online. Dans la mosaïque des inventeurs camerounais enregistrés à l’Oapi, il y a Peyou Ndi Samba ; inventeur du tout premier système électronique de chronométrage des courses à pied, non encore commercialisé mais déjà protégé dans près de 153 pays. Les inventeurs butent à de nombreux problèmes majoritairement financiers car ils « font preuve d’un attachement fétichiste à leur invention en voulant être inventeur et chef d’entreprise. L’échantillonnage, l’étude de marché pour la production en série en masse demandent d’importants moyens, on a des inventeurs qui n’ont pas ces moyens. Il faudrait qu’ils acceptent de concéder sous forme de licence l’exploitation de leur brevet. » A souligné Jean-Baptiste Wago. Il en appelle par ailleurs à l’appui des Etats «Ils doivent aussi organiser de telle sorte que les résultats de la recherche puissent aboutir ; il faut qu’il y ait un accompagnement. ».
A l’issue de la manifestation, les officiels du Minmidt croient fermement que cette entrevue autour des innovations et des opportunités dans le domaine du sport et la propriété intellectuels permettrons au Cameroun d’atteindre aisément les objectifs qu’il s’est fixé pour l’organisation prochaine de deux grands événements sportifs, à savoir le CHAN 2020 et la CAN 2021.