Le Lundi 03 Mars dernier, le Général de corps d’armée, chef d’Etat major des forces armées Camerounaises a procédé, accompagné du commandant de la 3ème région militaire terrestre, le général de brigade Hippolyte Ebaka, à l’installation des postes de commandement avancé et autres postes de surveillance, tout au long de la frontière terrestre avec le Nigéria voisin.[pagebreak]Depuis la semaine dernière, le chef d’Etat-major des armées le général de corps d’armée René Claude Meka, se trouve dans le Septentrion. C’est à la demande du chef suprême des forces armées, le président de la république Paul Biya lui-même. Ladite mission fait suite, aux griefs formulés par le Nigéria relativement au laxisme des autorités Camerounaises par rapport à la secte islamiste Boko Haram, qui se serait toujours servie de notre territoire comme base arrière, après avoir perpétré des massacres sur le sol Nigérian.
Selon Radio France Internationale, au cours de son séjour de 24 heures au Nigéria, il y’a dix jours environ, et alors que François Hollande prenait part aux festivités marquant l’anniversaire de la réunification de ce pays voisin, le chef de l’Etat Nigérian Godluck Ebele Jonathan avait clairement indiqué à son hôte Français, qu’il était opportun que le locataire de l’Elysée sensibilise la partie Camerounaise au sujet de Boko Haram.
Le Nigéria accuse le Cameroun auprès de la France
Avant cette prise de position, certains médias Nigérians n’avaient pas manqué, nous dit-on, de soupçonner les autorités Camerounaises et le Cameroun, d’être en bonne intelligence avec les terroristes du groupe Boko Haram. C’est ce qui avait d’ailleurs servi d’alibi au point de presse qu’a donné, sans convaincre, le porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma Bakary, le mardi 03 Mars dernier. Alors même que certaines questions de fond, soulevées par nos confrères Nigérians restaient, et restent jusque là sans réponse. Il apparaît indéniablement qu’aussi longtemps, que le Cameroun ne communiquera pas suffisamment sur les tenants et les aboutissants des négociations qui ont favorisé la libération de la famille Moulin-Fournier et celle du père Georges Vandenbeusch, il y’a quelques mois, rien ne convaincra la partie Nigériane de l’innocence du Cameroun.
En effet, selon nos sources, c’est à la demande expresse de l’Elysée que le Nigéria avait laissé les sycophantes Français et les médiateurs Camerounais opérés sur son sol. A l’issue desdites opérations, la partie Française avait formellement réitéré que c’est le Cameroun, par le truchement de Paul Biya lui-même, qui avait piloté d’aval en amont, le dossier inhérent à la libération de ces otages. Les services secrets Français s’étant contentés de lui apporter des moyens logistiques.
Plus tard, Laurent Fabius le chef de la diplomatie Française s’était précipité sur les ondes et les antennes des médias, pour rassurer que la France n’avait pas versé de caution, ni pour la famille Moulin-Fournier, encore moins pour le père Georges Vandenbeusch. A contrario, malgré les dénégations du gouvernement Camerounais, il est ressorti que notre pays avait bel et bien, déboursé des dizaines de milliards de francs, aux ravisseurs de Boko Haram, pour obtenir la libération des otages Français. Dans l’une de ses éditions, notre confrère l’œil du sahel, était même allé jusqu’à donner dans le moindre des détails, les noms des négociateurs, ainsi que les montants perçus par les uns et les autres. Plus récemment, l’une des parties prenantes aux opérations ayant abouti à la libération du père Georges Vandenbeusch avait même, d’ailleurs exigé son reliquat aux autorités Camerounaises, à visage découvert.
Un virage décisif dans la croisade
Depuis la nomination du général Hippolyte Ebaka à la tête de la 3ème région militaire terrestre, et la création par décret présidentiel des fameuses brigades d’infanterie motorisée (BRIM) dans moult localités du grand Nord. Certains observateurs avertis des questions sécuritaires, indiquent qu’un virage décisif, dans le processus de sécurisation de nos frontières terrestres avec le Nigéria a été amorcé.
Irrité sans aucun doute par les accusations des autorités Nigérianes, Paul Biya a, il y’a quelques temps, nous précise t’on, décidé de prendre le taureau par les cornes. C’est ainsi que comme autrefois, au plus fort du conflit de Bakassi, le chef suprême des forces armées le général de corps d’armée René Claude Meka, a été envoyé en mission commandée dans le Septentrion, dans l’optique de procéder à l’installation des postes de commandement avancé et autres postes de surveillance tout, au long de la frontière.
Hormis la consolidation des capacités des dispositifs du renseignement civil et militaire dans le grand Nord, des concertations ont été ourdies en début de semaine, par le général Meka et certains chefs traditionnels locaux, en présence des gouverneurs de région (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) , afin d’encourager les populations à dénoncer d’éventuels membres de Boko Haram. Entre-temps, des mesures répressives allant de la déchéance jusqu’à l’arrestation pure et simple, des imams soupçonnés de sympathie avec lesdits terroristes, seraient d’ores et déjà en vigueur dans le Septentrion.
Yves Junior Ngangue