Cameroun – Sculptures de bois : un marché artisanal en plein essor

Sculptures de bois Cameroun – artisans à Yaoundé exposant leurs œuvres sur les marchés

À Yaoundé, les sculptures de bois attirent de plus en plus d’acheteurs et de touristes. Entre lions majestueux, masques traditionnels et instruments décoratifs, ces œuvres d’art locales font vivre des centaines de familles. « Même quand la pluie tombe, on vend ! », lance Saïdou Ana, artisan depuis plus de 40 ans. Derrière la beauté des objets se cache un véritable pilier de l’économie urbaine. Mais cette croissance peut-elle durer face à la concurrence industrielle et au coût du bois ?

🪵 Un commerce ancien qui résiste à tout

Sur les trottoirs de la capitale camerounaise, les sculptures de bois côtoient les boutiques de souvenirs. De Bastos à la montée Âne-Rouge, les étals rivalisent de créativité : éléphants, calebasses, guitares, statuettes et bustes aux reflets vernis attirent l’œil des passants.

« Les prix varient selon la taille et la finition : entre 500 F et 50 000 F », explique Saïdou Ana, qui polit ses œuvres à la main depuis plus de 45 ans.

Malgré la chaleur et la saison des pluies, les ventes ne ralentissent pas. Pour beaucoup d’artisans, c’est la principale source de revenus.

« Trois jours de travail suffisent à vendre pour 50 000 F, parfois 100 000 F à la fin du mois », confie-t-il avec fierté.

Cette activité artisanale, souvent transmise de père en fils, conserve une dimension culturelle forte, mêlant tradition et modernité.

🎨 L’art camerounais au cœur des marchés

Dans les zones artisanales comme Mvog-Mbi, Elig-Essono ou Indépendance, des dizaines d’ateliers transforment chaque jour des blocs de bois en véritables chefs-d’œuvre.

« Le secret, c’est la patience et la propreté de la finition », glisse Modeste Essomba, sculpteur à Yaoundé.

Les touristes, expatriés et collectionneurs sont les principaux acheteurs. Les artisans reconnaissent cependant que les classes moyennes locales s’y intéressent de plus en plus, surtout pour décorer leurs maisons ou offrir des cadeaux symboliques.

À côté des maîtres sculpteurs, de jeunes apprentis investissent ce créneau prometteur. Certains travaillent à la commande pour des hôtels ou des boutiques de souvenirs exportés vers l’Europe.

💡 Entre tradition et avenir économique

Les ateliers d’artisanat sont aujourd’hui confrontés à deux défis majeurs :

  • Le coût du bois, de plus en plus élevé à cause de la déforestation et de la rareté de certaines essences ;
  • La concurrence des produits industriels importés, souvent vendus à bas prix mais sans authenticité.

Pour y faire face, plusieurs sculpteurs se regroupent en coopératives locales afin d’obtenir de meilleures conditions d’approvisionnement.

« L’artisanat, c’est notre pétrole à nous », affirme Armand Essama, producteur et revendeur de sculptures à Douala.

Avec l’appui d’initiatives comme les foires artisanales et les programmes soutenus par le ministère des Petites et Moyennes Entreprises, ce secteur espère conquérir de nouveaux marchés, notamment en ligne.

Les sculptures de bois camerounaises incarnent bien plus qu’un simple art décoratif : elles racontent une histoire, un savoir-faire et une identité. Si les artisans parviennent à moderniser leur production tout en gardant leur authenticité, le bois camerounais n’a pas fini de briller.
Et vous, seriez-vous prêt à acheter une sculpture locale pour soutenir nos artisans ?

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