Dans un acte de répression politique ahurissant, le sous-préfet de Meri, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, vient d’interdire l’inauguration d’un forage d’eau vitale pour la population. Cette décision choquante soulève un tollé national et met en lumière les dérives d’un pouvoir prêt à tout pour museler l’opposition.
L’eau, nouvelle arme politique au Cameroun ?
Yaya Ali, le sous-préfet de Meri, s’est illustré d’une bien triste manière en empêchant l’inauguration d’un forage offert par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), parti d’opposition. Comme le rapporte 237online.com, ce haut fonctionnaire justifie son acte par un prétendu “risque de trouble à l’ordre public pouvant conduire à la déstabilisation du pays”.
“C’est du jamais vu”, s’indigne un notable de Meri. “Comment l’accès à l’eau potable peut-il être considéré comme une menace pour la stabilité du pays ? C’est une honte pour notre administration.”
La promesse fantôme des 3000 forages
Cette interdiction prend une dimension particulièrement cynique quand on se souvient de la promesse faite en 2017 par le président Paul Biya : 3000 forages pour les populations du Nord. Sept ans plus tard, pas l’ombre d’un trou n’a été creusé.
L’ENAM, fabrique de censeurs ?
Le parcours de Yaya Ali, ancien élève de l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), soulève des questions sur la formation des hauts fonctionnaires camerounais. L’ENAM forme-t-elle des serviteurs de l’État ou des gardiens du régime ?. Cette décision reflète une conception autoritaire et partisane de l’administration publique.
Cette affaire révèle la paranoïa d’un pouvoir qui voit des menaces partout, même dans les actions humanitaires les plus basiques.
“On criminalise l’opposition jusque dans ses actes de générosité”, dénonce un cadre du MRC sous couvert d’anonymat. “C’est le signe d’un régime aux abois qui a peur de la moindre initiative citoyenne.”
Comme le dit un artiste urbain bien connu, : “Même l’eau sale éteint le feu.” En l’occurrence, les manœuvres sales du pouvoir n’éteindront pas la soif de justice et de développement du peuple camerounais. Reste à savoir combien de temps encore la population acceptera d’être ainsi assoiffée, au propre comme au figuré.