Cameroun – Santé publique: Comprendre les grèves sans fin

Greve du personnel de santé

Une fois de plus, les personnels font entendre leur voix pour cause de conditions difficiles de travail.
Cette fois, les personnels des hôpitaux publics réclament l’harmonisation de l’âge de départ à la retraite. Ils tiennent pour cela à se faire entendre des pouvoirs publics dès lundi 08 juin 2015. C’est que depuis le 25 mai 2015, le Syndicat national des personnels médicaux sanitaires (Synpems) et Cap/santé, ont pris part à une séance de travail avec le ministre de la Santé publique André Mama Fouda. Il s’est agi d’une réunion de concertation visant à désamorcer la bombe. Pour le patron du département, la rencontre devait déboucher sur des solutions aux nombreux problèmes de son secteur d’activités au Cameroun. En dépit de son volontarisme cependant, les discussions n’ont abouti à rien.
«Nous avons passé toute une soirée à discuter avec le ministre et ses proches. Mais jusqu’à présent il n’a pas réagi à nos doléances», fulminait le président du Synpems à la sortie des travaux. «Pour n’avoir pas été entendu et surtout pour cause de la roublardise des autorités gouvernementales», Hyacinthe Balla et ses camarades ont donné un délai de 15 jours au gouvernement. Le ministre de la Santé publique de son côté, dit continuer à tendre la main au personnel qui de son point de vue semble être arrivé avec une position tranchée. «Nous ne demandons qu’avoir une réponse claire et nette à nos revendications. Faute de quoi, le mot d’ordre de grève sera réactivé pour être mis en application dès lundi prochain à 7h30 dans toutes les institutions hospitalières des villes de Yaoundé et Douala».

Carence des hôpitaux
Depuis de nombreuses années déjà, les personnels du secteur de la Santé publique dénoncent différents aspects de leur condition. Hyacinthe Balla évoque sans ordre, la carence des hôpitaux, du personnel, des soins. Il fait observer que 45.000 diplômés professionnels sont en chômage à travers le pays. Il note surtout un abandon des personnels malades du secteur de la Santé publique. Comme il déplore «l’absence de prise en charge médicale des membres de leur famille, alors qu’une police d’assurance-maladie et assistance est souscrite au frais du contribuable, pour plus d’un milliard de Fcfa au profit des membres du gouvernement et de leur famille».
Les syndicats réclament entre autres, l’égale répartition des postes de responsabilité au ministère de la Santé car «la plupart des postes reviennent aux enseignants d’autres secteurs en dehors de la Santé». La qualité de la formation n’est pas en reste. Le personnel ne comprend pas que les diplômes professionnels de santé soient mal libellés. Ceci pour eux relève du mépris et du peu d’importance qu’on leur accorde. «Le mot d’ordre d’arrêt de travail du lundi 07 juin ne saurait être une farce de ce point de vue», met en garde le président du syndicat.

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