Le secteur de la santé va absorber la 3ème enveloppe budgétaire de l’année qui commence.
Avec un important cahier de charges. L’environnement va poursuivre la difficile équation de la protection de la nature et la lutte contre le braconnage.
Dans son adresse à la Nation le 31 décembre 2015, le président de la République trace avec un brin d’assurance les grands défis qui interpellent le gouvernement au cours de 2016. Pas de grande annonce dans le secteur de la santé, de l’environnement et des forêts. Les divers membres de ces secteurs auront du «grain à moudre».
Le secteur santé est l’un de ceux qui se verront impacter ces mesures de Paul Biya. L’organigramme du ministère de la Santé publique prévoit par exemple que ce département ministériel est, entre autres, chargé d’assurer l’organisation, la gestion et le développement des formations sanitaires publiques; d’assurer le contrôle technique des formations sanitaires privées; de veiller à l’extension de la couverture sanitaire du territoire; de veiller au développement des actions de prévention et de lutte contre les épidémies et des pandémies.
Ces missions connues (en partie), le gouvernement doit encore se donner les moyens pour y parvenir. Sauf que l’échec des objectifs du Millénaire pour le développement (Omd) dans les pays africains en général et au Cameroun en particularité est dû, par ailleurs, à l’échec des politiques publiques en matière d’accès pour tous à la santé. C’est ainsi que le gouvernement pour réaffirmer sa volonté de permettre un meilleur accès aux soins de santé a affecté une enveloppe de 236,167 milliards Fcfa à la Santé publique. Soit une augmentation de quasiment de 30 milliards Fcfa et la troisième enveloppe budgétaire. Même si cette enveloppe est loin des 15% du budget national, comme le souhaite l’organisation des Nations unies et le plaidoyer de certains organismes spécialisés comme Positive Generation au Cameroun.
Pour remplir de manière optimale son programme au cours de l’année qui commence avec une visée sur le triennat 2016-2018, André Mama Fouda devra consacrer 132,452 milliards Fcfa à l’investissement et 103,715 milliards Fcfa au fonctionnement. Quels sont donc ces chantiers ? La lutte contre la maladie et la promotion de la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent ainsi que la viabilisation du district de santé. Déjà pour le compte de l’année 2015, le ministère de la Santé a vu son budget utilisé à environ 122,93%.
Hôpitaux
Quid des plateaux techniques et les conditions de travail dans le secteur de la santé publique au Cameroun ? C’est ce qui, du reste constitue le ventre mou du travail qui a été fait jusque-là par les autorités sanitaires. A la fin de l’année 2016, le ministre de la Santé publique devra faire le point sur les promesses faites pour l’utilisation de ce budget. Notamment la construction de huit nouveaux centres hospitaliers régionaux de référence, l’achèvement du programme de construction des centres régionaux d’imagerie médicale et d’hémodialyse, la réhabilitation et le relèvement des plateaux techniques des hôpitaux généraux de Douala et de Yaoundé, ainsi que le Centre universitaire hospitalier (Chu) de Yaoundé, en lambeaux et qui a vu la nomination d’un nouveau Directeur général en la personne du Professeur Arthur Essomba. Selon le Premier ministre, «la lutte contre le paludisme sera intensifiée avec la distribution gratuite de plus 12 millions de Milda ».
En tout état de cause, les prescriptions du Dsce que sont l’amélioration de l’état de santé des populations demeure à la fois un objectif de développement social et de croissance économique. «Le gouvernement compte atteindre cet objectif à travers la mise en œuvre de la stratégie sectorielle actualisée de la santé et en conformité avec les Omd. Cette stratégie vise essentiellement l’accès universel aux services et soins de santé de qualité à travers l’amélioration de l’offre et le financement de la demande. L’objectif est de réduire d’un tiers la charge morbide chez les pauvres et les populations les plus vulnérables; de deux tiers la mortalité des enfants de moins de 5 ans et de trois quarts la mortalité maternelle, de 50% la prévalence du Vih/Sida et ramener le taux de décès associé au paludisme à moins de 10% à l’horizon de la stratégie», indique le document.
Dsce
Le déroulement de cette stratégie se fera à travers quatre domaines d’intervention, à savoir : «santé de la mère, de l’adolescent et de l’enfant, lutte contre la maladie, promotion de la santé et viabilisation du district de santé», selon le Dsce, qui par ailleurs, indique que «ces interventions basées sur l’offre, seront complétées par des actions fortes de stimulation de la demande, telles la mutualisation du risque maladie à travers la promotion des mutuelles de santé et la couverture d’au moins 40% de la population par un système de partage du risque maladie, etc.».
De son côté, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, avec une allocation budgétaire de plus de 7,5 milliards de FCFA, pour l’exercice qui a démarré le 1er janvier, fait office de nain dans ce jeu de répartition du gâteau national. Il y occupe d’ailleurs l’une des dernières places, la trentième, selon le classement du Rassemblement pour la jeunesse camerounaise. Et pourtant les défis sont aussi nombreux pour Hélé Pierre et que pour son collègue Ngollè Ngwesse de la Forêt et de la Faune qui lui hérite quand même de 18,4 milliards de FCFA. Il sera donc question entre autres, de renforcer les mesures de lutte contre le déboisement, et le braconnage, d’amorcer la procédure d’immatriculation et d’inscription au livre foncier de l’Etat. La stabilisation biologique restera l’une des priorités du secteur environnemental.
Simplice Mboazo