Cameroun: Sali Daïrou veut être nommé par Paul Biya

Sali Daïrou

L’ancien ministre espère rebondir à la tête d’un conseil d’administration.

L’ancien ministre de la Fonction publique et membre du Bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc) ronge péniblement son frein. Député depuis 2002, il ne fait pas partie de la nouvelle législature. La faute, affirme son entourage, au président de la commission départementale d’investiture du Rdpc pour la circonscription du Diamaré-Centre, Adji Abdoulaye.

D’autres pointent également du doigt la commission régionale d’investiture alors présidée par le ministre Ibrahim Talba Malla. «Il n’avait pas déposé sa liste dans les délais», avance-t-on du Comité central du parti au pouvoir pour justifier sa mise à l’écart. Un argument qui ne résiste cependant pas à la critique. Et pour cause, dans la même région de l’Extrême-Nord, la députée Mariam Goni a été imposée sur la liste Rdpc du Logone et Chari alors que son nom n’avait préalablement figuré sur aucune des listes en compétition dans le cadre des primaires dans cette circonscription. Toute chose qui conforte alors l’ancien directeur de cabinet de Sadou Hayatou à la Primature dans l’idée d’avoir été crucifié par ses ennemis politiques.

Certes, on ne lui a jamais prêté de bonnes relations avec l’actuel président de l’Assemblée nationale qui le soupçonnait de manœuvrer pour lui arracher son strapontin, mais de là à voir la main de Cavaye Yeguié Djibril derrière son éviction, beaucoup n’y croit pas. «Dire que Sali Daïrou manque à Cavaye Yeguié Djibril à l’Assemblée nationale serait pousser le bouchon un peu loin. La vérité est que le président de l’Assemblée nationale ne lui faisait pas de cadeau et n’hésitait pas à afficher une complicité suspecte avec l’honorable Hamadou Adji de l’Undp, député lui aussi du Diamaré-Centre, pour l’embêter un peu ; il n’est pas allé plus loin que ça, Sali Daïrou est quand même membre du bureau politique bien qu’il fût traité dans ce cas comme un vulgaire militant», se défend un proche de Cavaye Yéguié Djibril.

Perturbé par la maladie, Sali Daïrou qui est resté un acteur politique de premier plan depuis septembre 1992 quand il a remplacé à 36 ans Garga Haman Adji à la tête du ministère de la Fonction publique, peut-il survivre à son éviction de l’Assemblée nationale ? Oui, espèrent ses amis. Tout dépend du chef de l’Etat, marmonnent-ils. «Yaya Bello n’est plus et Garga Boboré a pris ses distances avec la politique. Même député, je ne vous apprends combien ces deux hommes d’affaires fortunés lui étaient d’un précieux concours dans son leadership local. Et dire qu’il ne l’est même plus. Il y a donc urgence, et pas seulement pour sa survie politique», croit savoir Alhadji Hamadou Moussa, entrepreneur à Maroua.

L’ex étoile montante de l’Extrême-Nord au milieu des années 90, qui navigue aujourd’hui entre la capitale et Maroua, a de quoi ne pas perdre espoir. Des semaines avant la convocation du corps électoral pour le double scrutin du 9 février 2020, il avait été reçu aussi bien à la présidence de la République qu’à l’Immeuble étoile où le patron des lieux, Dion Nguté, ne manque aucune occasion de lui témoigner une franche amitié. «Il lui a été promis un poste de président de Conseil d’administration d’une société d’Etat. C’est à cela qu’est désormais accroché l’ex-ministre, un homme de devoir et d’une grande fidélité au Renouveau», rappelle un proche de Sali Daïrou. Un espoir sur lequel s’accroche de toutes ses forces, l’ex-ministre.

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