Cameroun: Révolution des coûts de la construction des routes

Il était temps, tant les scandales liés aux coûts des projets routiers n’avaient de cesse de s’amonceler.

L’on sait que le Cameroun est habitué à battre des records concernant le niveau prohibitif des prix des projets à réaliser. On a encore en mémoire que la banque mondiale, dans un rapport publié cette année, s’intéresse à certains projets structurants engagés par le Cameroun. Il s’agit de l’Alimentation en eau à partir du fleuve Sanaga (589 milliards FCFA), le barrage hydroélectrique de Memve’ele (356,8 + 91,5 milliards FCFA), l’autoroute Yaoundé-Douala (399,211 milliards FCFA), et les logements sociaux à Yaoundé et Douala (67,5 milliards FCFA représentant les 1 675 premières unités).

Selon l’institution de Bretton Woods, les coûts de ces projets sont de deux à six fois supérieurs à ceux de projets similaires dans des pays ayant des niveaux de développement équivalents. Si le coût par MW dans la région varie entre 0,96 million d’USD (GILGEL GIBE III en Ethiopie) et 2,19 millions d’USD (projet de Kaleta en Guinée Conakry), les coûts du projet hydroélectrique de Memve’ele au Cameroun se rapprochent de 3,25 millions d’USD par MW. Les coûts de ces projets semblent élevés, même en comparaison avec d’autres projets nationaux : l’autoroute Yaoundé-Douala atteindra un coût de 11 millions USD par kilomètre (par rapport à 3,5 millions USD en Côte d’Ivoire et 3 millions USD au Maroc), tandis que l’autoroute Yaoundé-Nsimalen coûte 6,12 millions USD par kilomètre.

Mais, avec cette initiative du ministre Nganou Djoumessi, la donne va changer, du moins dans son domaine. Plus de 600 millions d’économie par kilomètre, susceptible d’être réalisée, ce n’est pas rien. En ces temps où le Cameroun est face à de nombreux défis, pareille initiative ne peut que faire du bien à ses caisses. L’on peut ainsi comprendre que les surcoûts des projets routiers ne relèvent pas de la faute du ministre des travaux publics. Il faut le savoir, les bureaux d’études chargés d’ausculter la faisabilité desdits projets sont pour la plupart des compétences étrangères, qui présentent souvent des factures assez élevées au gouvernement. Avec la trouvaille de Nganou Djoumessi, désormais le gouvernement pourra tirer son épingle du jeu. A condition que les freins administratifs soient maitrisés. L’on peut comprendre pourquoi, le Mintp est devenu pour beaucoup, l’homme à abattre.

Mais, lui n’a pour boussole que la feuille de route à lui fixée par le chef de l’Etat : fournir un réseau routier compétitif, vivant et viable aux Camerounais, et à des tarifs abordables. C’est l’une des priorités du septennat des grandes. Le Mintp l’a compris. N’en déplaise à ses détracteurs.

Zephirin Koloko

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