Le ministre des Enseignements Secondaires a choisi ce jour de présider la cérémonie de lancement officiel de la rentrée 2015-2016 au Lycée Général Leclerc, malgré toutes les exactions que subit la communauté éducative dans la partie septentrionale du pays.
A Cinq jours de la rentrée scolaire 2015-2016, Boko Haram a encore épouvantablement fait parler de lui. Arrachant à la vie plusieurs fils et filles du pays, et faisant de nombreux blessés. Une autre attaque suicide de plus et de trop, quand on sait que dans la région de de l’Extrême-Nord, ces derniers mois, les zones abritant les localités d’Achigacha, Amchidée, Kolofata et Fotokol ont régulièrement été attaquées par les terroristes. L’atmosphère qui est loin d’être sereine a donné lieu à l’adoption de nombreuses mesures pour des raisons sécuritaires. Entre autres, la fermeture, de plus d’une cinquantaine d’établissements scolaires publics et privés durant cette nouvelle année scolaire. Ceci en attendant que le niveau de sécurité revienne à la normal. La conséquence de cette mesure est que les élèves vivant dans lesdites localités et qui ont déjà un moral affaibli, vont se déplacer vers les zones supposées plus calmes pour aller à l’école. Malgré qu’il s’agisse d’une mesure d’urgence, la pilule est dure à avaler. Du coup, de nombreux observateurs avertis y voient le début de la déscolarisation des enfants des villages affectés par les incursions de l’organisation terroriste.
Face à ce climat incertain qui prévaut à l’Extrême-Nord plus d’un attendait que Louis Bapès Bapès, le ministre des Enseignements secondaires (Minesec) vienne personnellement réconforter parents d’élèves, élèves et surtout enseignants qui ont pour la plupart déserté les lieux. Mais contre toute attente et comme l’année dernière, le Minesec a préféré présider la cérémonie de lancement officiel de la rentrée scolaire au lycée Général Leclerc à Yaoundé. Pourtant, lors de la cérémonie similaire en 2014 au Lycée de Biyem Assi, il s’était montré sensible à la misère des parents d’élèves dans la partie septentrionale du pays. « Je voudrais redire à ces chefs d’établissements qu’ils ne doivent pas insister pour que les parents paient tout de suite et tout ce qu’ils doivent payer pour la pension des enfants. Ils doivent étaler l’écolage sur plusieurs mois afin d’alléger la charge de ces parents qui, par ailleurs, ont déjà beaucoup de problèmes », indiquait-il. Seulement un après, la situation ne s’est guère améliorée. La plupart de la population proche des lieux où se déroulent les attentats vit la peur dans le ventre. Dans une telle situation quoi de plus normal, qu’une descente ne fusse que symbolique du Minesec avec pour objectif de réconforter les acteurs de la communauté éducative. Toute chose qui l’aurait également permis d’observer le niveau d’application de la mesure visant à mettre sur pied dans les zones frontalières du Cameroun des comités de vigilance et la police scolaire pour sécuriser les écoles contre Boko Haram.
Luc Justin kamguia, 237online.com