Cameroun – Rapport Conac : La Bicec et Congelcam indexés

La Commission nationale anti-corruption (Conac) dénonce les détournements de plus de 118 milliards à la banque internationale d’épargne et de crédit et plus de 32 milliards F.Cfa à Congelcam.

Le rapport sur l’Etat de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2017 a été présenté le 28 décembre dernier à Yaoundé par la Commission nationale anti-corruption, (Conac). Ce rapport de 366 pages indexe deux grandes entreprises privées que sont : la Banque internationale pour l’épargne et le credit (Bicec) et la société Congelcam. Les missions d’enquêtes, de contrôle et d’investigations menées par la Conac dans lesdites entreprises révèlent les détournements des deniers publics dans le projet d’indemnisation des victimes des travaux d’aménagement de la voie d’accès Ouest de la ville de Douala. Ce rapport étale aussi un détournement des frais d’Apee au lycée bilingue de Bali dans la région du Nord-Ouest.
S’agissant de la banque, la Conac a relevé des détournements de fonds au cours de la période 2003 -2015. Ces détournements concernent la passation
des marchés, la fraude, l’assistance technique intérieure et extérieure, les droits d’occupation temporaires de la voie publique, l’abandon des créances, le paiement des honoraires à certains avocats et le paiement des numéraires et sommes importantes aux prestataires. Selon Dieudonné Massi Gam’s, le président de la Conac, le montant des sommes détournées et le préjudice financier subi par l’Etat du Cameroun, qui détient 17,5% du chiffre du capital de la banque a subi un préjudice de 118 milliards 275 millions 239 mille F.Cfa entre 2003 et 2015.
Pour le cas Congelcam, Dieudonné Massi Gam’s a relevé ceci : « la mission de vérification a constaté des faits de fraude douanières et fiscales, les transferts irréguliers de capitaux, les pratiques de corruption. Ces faits reprochés à la société Congelcam et à son directeur général sont évalués de 32 à milliards F.Cfa.

Le projet d’indemnisation des victimes des travaux d’aménagement de la voie d’accès Ouest de la ville de Douala a mis en évidence, selon la Conac un
certain nombre d’irrégularités. Il s’agit des paiements en espèces des indemnités de montants supérieurs à 500.000F.Cfa aux bénéficiaires, des
paiements par des personnes non habilitées. La Conac relève aussi un paiement indu de 67 millions F.Cfa.
Au cours de l’année scolaire 2017, la Conac relève que 14 millions F.Cfa, représentant les frais d’association des parents d’élèves (Apee) ont été distraits par les responsables du lycée bilingue de Bali, dans la région du Nord-Ouest.
Le dernier cas révélé par la Conac concerne un enseignant du secondaire qui percevait un double salaire. Le mis en cause a accepté de verser la somme de 6 millions F.Cfa au trésor public. Selon Dieudonné Massi Gam’s, ces cinq investigations ont permis à l’Etat de gagner 52 milliards 191 millions F. Cfa.

Concernant d’autres activités menées en 2017 par la Conac, cette institution a poursuivi ses actions de mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la Corruption (Snlcc) en intensifiant ses activités de prévention, d’investigation et de coopération. Les activités de prévention ont porté, entre autre, sur l’évaluation des plans d’action régionaux de lutte contre la corruption, la mise sur pied du programme national d’éducation à l’intégrité et les campagnes de sensibilisation. C’est le huitième rapport que publie la Conac depuis sa création en 2007.

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