Cameroun : Plus de 160 milliards de Fcfa pour juguler le Sida

VIH positif

La cagnotte dotée par le Fonds mondial au Cameroun, permettra une réduction de 65% de nouvelles infections au Vih sida, de réduire d’au moins 60% la morbidité et la mortalité liées au paludisme et de faire passer le taux d’incidence de la tuberculose de 186 cas en 2018 à 125 cas, le tout à l’horizon 2023.

Ça fait un bon bout de temps que les camerounais attendent les retombées de la conférence de Lyon sur la reconstitution des ressources pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, tenue en octobre 2019 à laquelle a pris part le président de la République, Paul Biya et dont la présence était marquée d’une contribution à hauteur de 3 milliards de Fcfa à la cagnotte commune. En effet, la mobilisation mondiale a permis de recueillir plus de 14 milliards de dollars à investir dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme afin de sauver 16 millions de vie entre 2021 et 2023 en réduisant de 52% les taux de mortalité liés aux trois maladies à l’horizon 2023, de réduire le nombre de décès liés aux trois maladies à 1,1 millions en 2023 contre 2,5 millions en 2017 et 4,1 millions en 2016 et d’éviter 234 millions de nouvelles infections ou de cas afin de réduire de 52% le taux d’incidence lié aux trois maladies à l’horizon 2023.

De ce tableau mondial, le Cameroun n’est pas épargné. Car le paludisme demeure un problème majeur de santé publique avec plus de 7 millions de cas et 10 mille décès enregistrés par an ; l’incidence du Vih sida reste élevée avec 505 mille personnes vivant avec le Vih en 2020 pour une moyenne de plus de 13 mille décès par an sur la période 2018-2020 et 47 mille nouveaux cas de tuberculose sont attendus chaque année dont 10% de bébés.

Après avoir validé les dossiers techniques formulés par le Cameroun pour le renforcement de la lutte contre ces trois maladies, le Fonds mondial a décidé de remettre une enveloppe de 164 milliards de Fcfa au Cameroun. La cérémonie de lancement officiel des subventions de ces fonds pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a été présidée le 30 juin dernier à Yaoundé par le Premier ministre, représentant personnel du président de la République.

Augmentation significative

Dans son discours de circonstance, Gabriel Atangana, le coordonnateur de l’unité de coordination des subventions du Fonds mondial et des partenaires de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a indiqué que ce nouveau mécanisme de financement couvrira la période 2021-2023. Pour atteindre un résultat important, Louis Roger Njock, le secrétaire général du ministère de la santé publique et représentant du ministre pour la circonstance, a énuméré les différents plans stratégiques mis sur pied en collaboration avec les partenaires techniques et financiers internationaux ainsi que les nombreuses parties prenantes de lutte contre ces maladies.« Ces plans stratégiques sont parties intégrantes de la Couverture santé universelle instruite par le chef de l’Etat et dont la mise en place progressive a démarré en 2020 », a-t-il indiqué.

Selon lui, « Le plan stratégique de lutte contre le sida vise à l’horizon 2023, une réduction de 65% de nouvelles infections ; d’une diminution de 62% de mortalité liée au Vih ; une amélioration de 50% de la qualité de vie des personnes infectées ou affectées par la maladie ». S’agissant du plan stratégique de lutte contre le paludisme, « l’objectif est de réduire d’au moins 60% la morbidité et la mortalité liées au paludisme par rapport à la situation de 2015 ». Et quant à la lutte contre la tuberculose, « il s’agit de faire passer le taux d’incidence de la tuberculose de 186 cas en 2018 à 125 cas en 2023 pour 100 mille habitants. Le taux de mortalité de la tuberculose doit passer de 54 décès en 2018 à 35 décès en 2023 pour 100 mille habitants ». Avant de procéder au lancement officiel de ladite subvention, le premier ministre, Dion Ngute a, au nom du chef de l’Etat, « témoigné aux autorités dudit fond et à tous nos partenaires, la reconnaissance et la gratitude du peuple camerounais pour l’augmentation significative d’environ 66% de l’enveloppe dédiée au Cameroun ».

Rostand TCHAMI

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