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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun : PDG Nsia chez Minfi cache-t-il des millions aux assurés ?

Jean Kacou Diagou et Motaze

Le président directeur général du groupe Nsia assurances s’est discrètement rendu chez le ministre des Finances jeudi dernier. Jean Kacou Diagou prétend vouloir « accompagner le développement économique » mais ses vraies intentions soulèvent des interrogations troublantes. Pendant que les Camerounais peinent à obtenir des indemnisations décentes, ce géant ivoirien planifie une expansion financière de plusieurs milliards.

Cette visite « de courtoisie » cache-t-elle une stratégie commerciale agressive au détriment des consommateurs camerounais ?

Nsia assurances : expansion ou exploitation du marché local ?

Les déclarations lénifiantes du PDG dissimulent mal les véritables enjeux. « Nous sommes déjà présents au Cameroun pour Nsia Assurances vie, nous en avons parlé. Je lui ai aussi fait part de notre intention de nous développer un peu plus dans le secteur financier et bancaire », a-t-il déclaré avec une assurance déconcertante.

Cette expansion tous azimuts pose question : pourquoi un groupe qui réalise 4,95 milliards de chiffre d’affaires ressent-il le besoin de courtiser le Minfi ? Les Camerounais ont-ils vraiment besoin d’un énième acteur financier étranger qui viendra aspirer leurs économies vers Abidjan ?

L’expérience des assurés camerounais avec les compagnies étrangères reste mitigée. Entre promesses marketing aguicheuses et réalités des remboursements, le fossé demeure béant. Les témoignages d’assurés laissés pour compte après des sinistres se multiplient, particulièrement dans l’assurance automobile et habitation.

Une stratégie d’influence inquiétante au sommet de l’État

Cette démarche auprès du ministre des Finances révèle une approche commerciale discutable. Plutôt que de convaincre les consommateurs par la qualité de service, Nsia privilégie les couloirs du pouvoir. Cette stratégie de lobbying intensif interroge sur la transparence des futures opérations.

Les Camerounais méritent mieux que des compagnies qui investissent plus dans les relations publiques que dans l’amélioration de leurs prestations. L’histoire récente du secteur assurance local regorge d’exemples d’entreprises qui ont privilégié l’expansion au détriment de la satisfaction client.

Nsia saura-t-elle prouver qu’elle diffère réellement de ses concurrents ou reproduira-t-elle les mêmes pratiques décevantes ?

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