Le climat politique au Cameroun s’embrase à l’approche des échéances électorales de 2025. Un arrêté préfectoral controversé dans le Mfoundi cristallise les tensions entre le pouvoir et l’opposition, ravivant les craintes d’une dérive autoritaire. 237online.com vous plonge au cœur de cette polémique qui secoue Yaoundé.
Un arrêté préfectoral qui met le feu aux poudres
Le 16 juillet, Emmanuel Mariel Djikdent, préfet du Mfoundi, a signé un arrêté interdisant de séjour dans son département toute personne « outrageant dangereusement les institutions ». Cette décision, prise dans le sillage d’une réunion sécuritaire au sommet de l’État, a provoqué un tollé dans les rangs de l’opposition.
« C’est une atteinte flagrante à nos libertés fondamentales« , s’insurge Cabral Libii, député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale. « Aucune loi ne donne ce pouvoir à un préfet, même en état d’urgence. »
Le spectre de la répression plane sur 2025
Cette mesure s’inscrit dans un contexte pré-électoral tendu. Le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a récemment déclaré qu’il n’y aurait « aucune tolérance » pour les fauteurs de troubles. Une position qui inquiète l’opposition.
« On sent une volonté de museler toute voix dissidente », analyse Jean-Marc Soboth, politologue. « C’est une stratégie dangereuse qui pourrait attiser les tensions plutôt que les apaiser. »
Maurice Kamto dans le viseur du pouvoir ?
Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, semble particulièrement ciblé. Ses récentes déclarations sur les inscriptions électorales ont suscité l’ire du gouvernement.
Kamto est perçu comme une menace réelle pour le pouvoir en place. Cette crispation du régime traduit une certaine fébrilité face à la montée en puissance de l’opposition.
Cette polémique soulève des questions cruciales sur l’état de la démocratie au Cameroun. Entre volonté de maintenir l’ordre et respect des libertés fondamentales, le pays semble marcher sur une ligne de crête.