C’est l’assurance donnée par les opérateurs économiques et les responsables des associations de défense des droits des consommateurs, au terme des séances de concertation présidées par Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce (Mincommerce), le 13 janvier 2015 à Yaoundé.
En dépit de la hausse de 5% des droits de douane sur le riz à l’importation introduite dans la loi de Finances en vigueur depuis le 1er janvier, après analyse et évaluation des stocks disponibles sur marché national, à l’unanimité, le gouvernement, les opérateurs économiques de la filière de production et de distribution du riz au Cameroun et les responsables des associations de défense des droits des consommateurs réunis autour de Luc Magloire Mbarga Atangana rassurent les ménages qu’il n’y aura pas d’augmentation du prix du riz au cours des 6 prochains mois. «Le prix du riz sur le marché ne doit pas augmenter aussitôt. Si oui, dans le sens de la baisse. Car, il y a suffisamment de la matière pour tenir pendant de nombreux mois», soutient le Mincommerce, visiblement très sûr de lui. Non sans relever, pour rabattre le caquet à une certaine opinion, que «Le gouvernement tient le gouvernail. Quelque soit le contexte international, le marché national doit rester exemplaire. Comme en 2015, il y aura zéro pénurie, zéro spéculation et zéro inflation… Les Camerounais continueront à manger du ‘’riz sauté’’ dans les mêmes conditions». Et Bachille A. Wandja, directeur régional des ventes Olam Cameroun, régions Centre/Sud-Est, de paraphraser le patron du Commerce, au sujet de l’application des droits de douane : «Les droits de douane de 5% sont appliqués sur la valeur transactionnelle et non sur le prix. En d’autres termes, la valeur transactionnelle s’applique sur la cargaison et non sur le prix d’achat. Et si le prix à l’international est meilleur, il est évident que le prix sur le marché local soit encore maintenu».
Au-delà du riz qui avait fait perdre le sommeil aux ménagères depuis la promulgation par le chef de l’État de la loi de Finances 2016 adoptée par le Parlement, les opérateurs économiques des autres filières de production et de distribution des produits de première nécessité (huiles végétales et produits dérivés, poisson, poulet, sucre, produits brassicoles, matériaux de construction…) ont, au regard d’importants stocks disponibles, également écarté toute hypothèse de spéculation ou de pénurie dans les prochains mois. Au terme de cette retrouvaille traditionnelle de début d’année, le partenariat gagnant-gagnant entre les pouvoirs publics et les acteurs concernés par la production et la distribution des produits de grande consommation s’est encore vu renforcé, et magnifié par le Mincommerce.
Des opérateurs qui réconfortent
Au sortir du conclave, Mohamadou Djahir, chef des ventes Soacam (Société alimentaire du Cameroun) régions Centre/Sud devise : «À Soacam, il n’y a pas d’augmentation du prix du riz. Nous avons d’importants stocks disponibles et capables d’assurer quatre mois de ventes. C’est avec les nouvelles cargaisons qui arriveront que nous allons réfléchir avec le Mincommerce et voir dans quelle mesure appliquer les 5% des droits de douane. C’est pas encore d’actualité.» Et Jacquis Kemleu Tchabgou, secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) de tranquilliser : «Étant donné que nous connaissons actuellement une embellie dans la filière, avec notamment la reprise des ventes et la demande d’importation de 60 000 tonnes d’huile de palme brute (matière première pour la production de l’huile végétale raffinée, Ndlr) pour venir combler le déficit structurel, les industriels peuvent désormais souffler, les emplois mieux encadrés et le trésor public renfloué. Le stock de sécurité, très suffisant, nous a permis de démarrer l’année 2016 comme nous l’avions déjà annoncé en 2015. Nous rassurons les consommateurs que le produits oléagineux (huile végétale raffinée et savon de ménage) seront disponibles en qualité, quantité et surtout à bon prix». À Queen fish Cameroon (Qfc), Élie Wandji, le nouveau responsable pour la région du Centre, rassure également qu’il y a des stocks suffisants pour ravitailler le marché.
Pour étendre la chaîne de partenariat au sein de la filière, afin d’assainir durablement le secteur, M. Mbarga Atangana a recommandé aux responsables d’associations de défense des droits des consommateurs de nouer eux aussi un partenariat avec les opérateurs économiques. Et il a été par ailleurs demandé aux responsables de Congelcam S.A de communiquer sur les nouvelles variétés de poissons, ainsi que sur les prix y afférents.
Pierre Amougou