Cameroun – Ouest: Le chef supérieur Batchingou en prison

Recherché depuis sa condamnation dans l’affaire de l’ascension du mont Batcha, André Flaubert Nana a été interpellé hier par les gendarmes de la brigade de Bana.
Sa Majesté André Flaubert Nana, chef supérieur de Batchingou, un groupement de 2ème degré dans le Ndé, a passé sa première nuit au bagne. 237online.com Interpellé à Bafang dans la journée du 10 mai 2016 par des éléments de la brigade de gendarmerie, il y a juste fait un détour pour des formalités avant d’être conduit devant le procureur de céans, qui l’a immédiatement déféré à la maison d’arrêt. Vraisemblablement, l’homme qui était recherché depuis sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement ferme et à près de 70 millions de dommages et intérêts dans le cadre d’une des affaires liées aux échauffourées ayant entrainé la mort d’un homme à la frontière de son village, le 15 novembre 2014, s’était rendu à Bafang pour des facilités relatives à un autre dossier, inscrite à l’audience de ce jour. Il avait continué à vaquer à ses occupations, fréquentant au besoin les parquets où il est sollicité ces derniers temps, alors qu’un mandat d’arrêt était décerné contre lui. La tête couronnée paie ainsi le prix de ses initiatives malheureuses dans la défense d’une montagne qu’il discute avec son voisin de Batcha. Lors de la 5ème édition du «Nga’chu», du 13 au 15 novembre 2014, l’ascension du «mont Batchingou» avait été programmée le dernier jour, malgré de fâcheux antécédents. Au niveau de Ndouck une nouvelle fois, des affrontements ont opposé des bandes armées venues de Batcha, groupement frontalier dans le Haut-Nkam et de Batchingou. Le comédien Samuel Djonkou, plus connu sous le pseudonyme de Jean Batcha, a trouvé la mort, tué par balles. Eric Ngongang, Hilaire Tiengang Nganso, Bruno Seido, William Henri Patchadji, tous originaires de Batcha, sont grièvement blessés. C’est à l’hôpital militaire de Yaoundé que les chevrotines seront extraites de leurs corps. Instigateurs et suspects sont interpellés. Gardé à vue à la division régionale de la police judiciaire de l’Ouest pendant une dizaine de jours, l’enquête préliminaire portait entre autres sur une incitation à la violence ayant causé des pertes en vie humaine. Le premier verdict est tombé et la justice semble vouloir l’exécuter. A Batchingou, c’est la désolation. Cependant, les villageois reconnaissent que cette arrestation était prévisible, en raison du comportement belliqueux de leur chef. Le 5 novembre 2014, une décision conjointe des préfets du Ndé et du Haut Nkam interdisait l’organisation de toute manifestation sur cette zone litigieuse, où les Batcha et les Batchingou se battent depuis 1984. le chef André Flaubert Nana à qui les autorités reprochent une certaine agitation, avait déjà séquestré son homologue de Batcha lors de la précédente édition de son festival, pour les mêmes fins.

Frankin Kamtche

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *