Cameroun – Musique: Petit Pays présente « Peur dans la cité »

La sortie du nouvel album du musicien camerounais fait le buzz. Après le drame ferroviaire d’Eseka le 21 octobre 2016, l’album de Petit Pays « Peur dans la cité » en hommage aux victimes fait sensation dans les quartiers.
Les vues dans les réseaux sociaux se multiplient davantage sur la plateforme numérique You tube on était à 14 792 vues. Avant la sortie officielle les mélomanes se laissaient déjà bercer par la mélodie de Petit Pays. Et ils le démontrent par leurs commentaires. A commencer par les conquis du premier jour. « Je n’ai jamais apprécié ta musique mais là je dis big up mon frère. J’adore » écrit Evelyne Nguetsop sur YouTube, la plateforme numérique qui offre une variété de rythmes musicaux. Un autre internaute se lâche en ces termes : « Enfin Petit Pays se réveille !!! Ce n’est pas tout le temps qu’on chante n’importe quoi. Des moments exigent du sérieux. Bravo Rabba Rabbi… ». Oscar Alain Mbella visiblement séduit par les sonorités de « Peur dans la cité » reconnaît « le grand maître dans ses œuvres. Quelle inspiration !!! Certainement favorisée par le fait qu’il vive désormais en campagne dans la tranquillité ». A l’unisson, Petit Pays semble avoir satisfait ses fans. Surtout que le tube tant apprécié est une production spontanée suite à l’accident ferroviaire d’Eséka le 21 Octobre 2016. En hommage aux victimes et aux rescapés, Rabba Rabbi fait un diagnostic cuisant de la société dans laquelle il vit. Lui qui, malgré la célébrité qu’il traîne depuis près de trois décennies passe le clair de son temps au Cameroun. Cette proximité avec les réalités de son pays est ressentie au cours des 7 minutes 05 secondes que dure la musique hommage à Eséka. A titre illustratif, Petit Pays dit « Eséka Assia, ce n’est pas de votre faute ». Avant de dérouler ce qui pour lui est la cause première du drame. «Notre seul et unique problème c’est l’impunité et l’inertie » affirme l’auteur de « Peur dans la cité ». Sans pointer un doigt accusateur Rabba Rabbi parle des réalités sociopolitiques et économiques de sa société. En effet, pour Adolphe Moundi, au Cameroun comme partout en Afrique « on remplace quelque chose qui ne marche plus par quelque chose qui ne marche pas ». Et de poursuivre à l’endroit de tous les auteurs de ces actes que « le mensonge prend l’ascenseur et la vérité emprunte l’escalier ». Comme pour dire que « tôt ou tard, tu vas payer » allusion aux décideurs publiques au Cameroun. 237online.com Pour plus d’un, ce diagnostic est le reflet de ce qui se passe dans la société camerounaise. Parce que s’adressant au Léviathan, Petit Pays affirme son observation en ces termes : « tu as opté pour la peur dans vos machins là. Tout le monde a peur de toi pour rien. Tout le monde a peur de toi » et pourtant « nul n’a le droit de se prendre pour Dieu, Dieu ne supporte pas cela » avertit l’artiste musicien qui se fait souvent appeler Adonaï, nom de Dieu dans le judaïsme. En définitive, à partir du titre « Peur dans la cité » que propose Petit Pays, l’on retrouve un artiste engagé dans le combat de l’équité trempé d’un appel à la prise de responsabilité. Et dans le contexte de l’après 21 Octobre 2016, l’on peut dire que l’artiste Petit Pays a réussi à rendre un hommage aux victimes d’Eséka, mais aussi, il a réussi à reconquérir ses fans avec cet album de six titres.

Pierre Nka

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