La marque développée par deux designers camerounais veut briser les stéréotypes que certaines populations ont du Nord Cameroun.
Jeunes et dynamiques. Bapid et Desy Danga, originaires du septentrion se lancent dans la mode. «Wadjo » est le nom de leur marque de vêtement créée il y a 6 mois seulement. Mais le projet est pensé depuis des années. Ayant à cœur d’unifier les populations en cette période où la secte Boko Haram, ils prônent la cohésion nationale. «Elle a été créée pour briser la glace des stéréotypes que la majorité des Camerounais ont du Nord Cameroun. Donc, dans un souci «d’unité diversifiée», nous avons fait Wadjo pour rappeler la force qu’il y a en nous dans la diversité, l’altérité, le partage et l’écoute sous le grand baobab de la sagesse», confie Desy Danga.
Au départ, les deux jeunes hommes envisagent une marque streetwear (ndlr, style d’habillement) et tout ce qui va avec. Mais après une réflexion stratégique, ils tombent d’accord sur l’idée de créer une marque qui va intéresser tout public sans exception d’âge, de goût ou de style.
«Pour cela, nous avons pensé à faire marquer notre empreinte d’identité locale dans le brand que nous souhaitons présenter au marché», raconte Desy Danga. Il ajoute que : «la marque en elle-même ne compte pas se cantonner dans le streetwear. Nous voyons dans quelle mesure développer des gammes plus chics et autres produits dérivés susceptibles d’intéresser tous ceux qui ne sont pas branchés urban».
« Wadjo » dans le sens de la marque signifie simplement «tous amis et frères». Elle promeut des valeurs séculaires telles que l’intégration, l’amitié, le partage, la tolérance, l’altérité, l’unité, diversifiée, le dialogue. Le baobab sur le logo, dans un sens est aussi représentatif du grand Nord Cameroun. Car, il se retrouve dans les trois régions et partout dans la savane africaine. Selon une légende lointaine, il serait même considéré comme un bouclier. «Nous l’avons mis en perspective pour rappeler à tous les Camerounais, les Africains, et les autres que seul notre socle identitaire est tributaire de ces valeurs citées plus haut. Donc dans sa politique de marché, elle vise l’offre d’une marque identitaire non-ommunautariste, qui toucherait tout le monde dans le contexte de la globalisation où nous évoluons».
Sur un créneau novateur, les designers vendent leurs t-shirts exclusivement en ligne bet sur commande pour le moment. Desy Danga explique la démarche : «C’est simple. Sur le site internet de la marque qui ouvrira son portail bientôt, notre page facebook Wadjo et également sur le fil twitter @wadjo237 en nous taguant simplement». Ils envisagent également collaborer avec les services du e-commerce et pourquoi pas à long terme, avoir des points de vente dans toutes les villes du pays. «Nous comptons bien nous imposer dans l’univers de la mode camerounaise.
Parce que le Baobab est l’arbre le plus majestueux de la savane africaine, celui où le dialogue est utilisé comme arme de résolution des conflits petits ou grands. Notre slogan est le suivant : notre diversité c’est notre fierté !»
Emmanuelle omondo, Baromètre Communautaire