L’actuel ministre de la Communication fait l’objet de diverses pressions qui émanent aussi bien de ses collaborateurs directs qui lui réclament des parts de gâteau plus substantielles que de certaines personnalités du sérail qui semblent le soumettre à un certain chantage.[pagebreak]Félix Zogo va mieux. Le conseiller technique au ministère de la Communication reprend petit à petit ses formes. Souffrant d’une maladie rare, appelé « syndrome de Guillain Barré », l’enseignant de l’Ecole supérieur des sciences de l’information et de la communication (Esstic) arrive désormais à marcher. Alors qu’il y a environ un mois, il lui était difficile de bouger de son lit du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yaoundé. Dans la chambre 10 qu’il occupe pour sa convalescence au centre d’accueil des pères bénédictins du monastère du Mont Febe, il continue de traiter des dossiers urgents que lui envoie son patron. Mais aussi de temps à autre, il cogite sur ce qu’il appelle « la méchanceté des hommes». «Dieu est grand. Je lui rends grâce. J’ai en effet eu beaucoup de chance. Mais ce que je ne comprends pas, c’est toute cette campagne que l’on a monté sur mon patron, à savoir le ministre de la Communication. Des gens très mal inspirés, habités par leur haine morbide de ma modeste personne, sont allés alimenter des journaux et des sites internet en ragots. Affirmant haut et fort que j’avais été abandonné à mon sort par ma hiérarchie directe. Ce qui mille fois est faux. Je dois vous le dire ici et maintenant : le ministre Tchiroma a réagi promptement lorsque je suis tombé. Il m’a accordé une somme importante, et des moyens nécessaires, afin que je puisse être soigné décemment. Comment peut-on aller dire que non seulement le ministre n’a rien fait pour moi, mais aussi qu’il m’a abandonné à mon sort?» S’interroge l’enseignant d’Université. Et de poursuivre : « Je suis convaincu que tout cela ne vient pas de loin. Mais ce que je veux dire très humblement à ces oiseaux de mauvais augure est que la méchanceté gratuite ne paye pas. Et on finit toujours par rendre gorge quand on calomnie quelqu’un qui est de bonne volonté.»
Animosités
Selon nos enquêtes, Félix Zogo que beaucoup appelle « un fou du roi », pour ses prises de positions quelques fois suicidaires en faveur du régime du président Paul Biya sur les plateaux de télévision, n’est pas très aimé par certains hauts responsables du ministère de la Communication. Ceci dit-on pour sa trop grande proximité (réelle ou supposée) avec le chef de ce département ministériel. Il se dit même que lorsque Félix Zogo est tombé malade, certains de ses collègues qui ne le portent pas à cœur, se seraient notoirement délectés du sort qu’il subissait. Allant pour certains jusqu’à lui souhaiter le pire. Toutefois, un cadre du Mincom approché par Le Messager raconte : « Il faut savoir que le milieu professionnel est souvent très intrigant. Tout le monde veut un poste juteux et les faveurs du ministre en termes de traitements de dossiers qui sont fructueux. C’est exactement ce qui se passe au Mincom. Lorsque le ministre ne distribue pas la bouffe ou n’en donne qu’à une personne, il devient l’homme à abattre. Et c’est pour cela que Félix Zogo homme de confiance du ministre, par la qualité de son travail, se retrouve au centre des diatribes depuis quelques années. La vérité c’est que c’est la tête du ministre Tchiroma que l’on cherche. Beaucoup de ses ennemis politiques au sein du sérail n’apprécient pas que lui, l’ancien opposant radical se soit ainsi transformé en passionné du président Paul Biya, au point de s’appliquer dans son travail de défense du régime et de l’image du président. Parmi les gens sur qui le ministre Tchiroma s’appuie dans son travail de porte parole du gouvernement, il y a justement le Pr Félix Zogo à qui il confie les dossiers sensibles. Et cela ne plait pas toujours ici au Mincom déjà, mais aussi dans le sérail. D’où ces manœuvres contre lui. »
Appétits troublants
Selon des sources bien introduites, l’animosité apparente ou réelle, contre Felix Zogo est devenue telle que, certains hauts responsables du Mincom ne se cachent plus pour le vilipender ouvertement. On a encore le souvenir des tracts anti Tchiroma qui ont été éparpillés dans l’enceinte du ministère au lendemain des états généraux de la communication qui se sont déroulés en décembre 2012. On pouvait y lire entre autres « Issa Tchiroma, tu ne mangeras pas seul l’argent des états généraux-là, avec ton complice Félix Zogo». L’affaire finit alors grand bruit. Les investigations des services de sécurité que le Mincom avait saisis avaient fini par montrer que ce sont des collaborateurs directs du Mincom qui réclament ainsi leur part de «gâteau » dans le petit budget du Mincom qui étaient, les auteurs de derrière ces tracts.
Plus grave encore, nos sources signalent que récemment, une délégation constituée de certains directeurs du Mincom a sollicité une audience auprès du ministre Issa Tchiroma Bakary pour se plaindre du fait qu’ils seraient marginalisés dans la gestion des dossiers juteux du Mincom. Alors que leur ministre accorderait tout à son « complice » Félix Zogo. Se montrant rassurant vis-à-vis de ces collaborateurs ainsi trop intéressés, Issa Tchiroma sait très bien, à moins d’être naïf, que, désormais, tous ces micmacs de plus en plus récurrents, sont certainement orchestrés dans les milieux les moins soupçonnés, concourent à montrer que c’est bien sa place au gouvernement qui est plus que jamais convoitée.
