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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun: Marthe Ouandié sera inhumée à Bafoussam ce week-end

L’attachement jusqu’au bout à son héros national d’époux. C’est auprès des restes de Ernest Ouandié que sa veuve a décidé de se faire inhumer.
Un grand geste de cœur pour cette femme  » nkwa’a « . C’est ce jeudi que Marthe Eding entame son dernier voyage avec sa mise en bière à l’hôpital Ad-Lucem de Douala. Après une messe à la Paroisse St Louis, face cimetière de Bonabéri, suivie d’une veillée, sa dépouille prendra le chemin de Bafoussam au petit matin du 13 mai 2016. 237online.com Marthe Eding était la veuve du nationaliste Ernest Ouandié, dernier chef historique de l’Upc, exécuté par les forces néocoloniales à Bafoussam le 15 janvier 1971. Si comme on le sait, Ernest Ouandié était un fils de la région, ce n’est pas le cas de Marthe Eding qui a choisi de se lier à lui en dépit des vicissitudes de la vie. Née le 13 Mars 1929 à Edéa (Nkangazok) des œuvres de feu Eding Elong François et de feue Ngo Mbaki Marie Xaverie, Marthe Eding croisera la route de Ernest Ouandié et tous deux se marieront le 05 Décembre 1948 à Douala. En fait, Marthe Eding n’a pas seulement épousé Ernest Ouandié, elle a aussi épousé son combat pour l’avènement d’un Cameroun libre de la colonisation à travers un militantisme sans concession au sein de l’Union des Populations du Cameroun. Comme lui, elle montera en première ligne. Elle se rendra à l’Onu en 1959 en tant que Vice-présidente de l’Udefec (Union démocratique des Femmes du Cameroun) pour défendre l’Indépendance du Cameroun et l’Emancipation de la femme camerounaise. Dans son action de lutte continue pour l’Indépendance du Cameroun et l’Emancipation de la femme camerounaise, elle se rendra au Caire, au Vietnam, en Allemagne et dans plusieurs autres pays. Comme son époux, elle subira les affres de la repression. Elle sera battue, torturée, menacée de mort et ses enfants lui seront enlevés de force. Battue à mort, elle ira se cacher dans un souterrain à Limbe au Sud-Ouest du Cameroun, puis s’enfuira au Togo pour un séjour à l’hôpital et où elle passera plus de 40 ans d’exil. Elle décide de rentrer au Cameroun en 2000 dans le cadre du retour des exilés. Elle s’installera à Douala et même si elle n’était plus une militante de la  » ligne du front « , elle s’obligeait le pélérinage de Bafoussam et de la tombe de son époux, tombe d’ailleurs refaite grâce à son fils Philippe Ouandié. C’est ici à Bafoussam qu’elle a décidé de se faire inhumer. Sur la même terre que son époux qu’elle a aimé de tout son cœur. Des obsèques qui seront en tout cas suivies par la grande famille des orphelins du nationalisme camerounais et qui donnera une fois de plus l’occasion à l’Upc de parader dans les rues de Bafoussam ce vendredi 13.

Noël NGAHANE

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