Cameroun – Lutte contre la vie chère : Réouverture des boutiques dans le Noun

Mussée du serpent à Foumban

Les activités commerciales ont été relancées vendredi dernier, malgré l’entrée en scène d’un mouvement de protestation venue de Malantouen.

Le marché de Foumban a repris son train habituel. Le visiteur peut aisément se rendre compte que les barricades qui barraient la route au cours de la semaine dernière ont été levées, que les axes routiers sont libérés et que les boutiques sont ouvertes. Il souffle plus que jamais un vent de paix sur la ville et les populations en profitent pour vaquer à leurs occupations. Selon nos sources, après deux jours de tractations, le préfet du Noun a trouvé un terrain d’entente avec les conducteurs d’engins à deux roues le jeudi 12 mai 2022.

Désormais, ce sont les tarifs officiels qui seront pratiqués. Une note du Délégué départemental du Commerce du Noun, rendue publique à l’occasion, balise les marges de prix des produits les plus consommés. Le ciment et la tôle, au cœur de la querelle, reviennent à leur juste prix. Entre autres, le sac de 50 kg de ciment coûtera au plus 5500, le paquet de sucre 750, la tôle de 3 mètres 6500 et la bouteille de gaz domestique 6605. Cerise sur le gâteau, les prix seront affichés aux entrées des boutiques, supermarchés et quincailleries.

Comme depuis le déclenchement des protestations contre la vie chère, à Foumbot d’abord puis à Foumban et Koutaba par la suite, le gouverneur de la région de l’Ouest Augustine Awa Fonka est descendu à Foumban pour saluer le retour à la paix, après quelques actes de vandalisme et des menaces d’affrontements entre camps rivaux de mototaxis. C’est le moment qu’a choisi un autre groupe pour mettre en ébullition la localité de Malantouen. Le sultan-roi des Bamoun, Nabil Mbombo Njoya, le préfet et son état-major ont dû s’y rendre pour mettre de l’ordre dans la soirée du samedi 14 mai 2022, suite à une descente bruyante des conducteurs de mototaxi au palais du sultan, en compagnie apparemment forcée du commandant de brigade et du commissaire de sécurité publique de cette localité.

Autorité de l’Etat

Certains affirment que les deux responsables de la sécurité de l’arrondissement de Malantouen ont été ligotés et trainés au palais royal de Foumban par certains mototaxis, parce qu’ils auraient insulté le Sultan. Il apparaît que sous couvert de la vie chère, les conducteurs ont voulu résoudre le problème des tracasseries policières. Depuis les émeutes de Foumban, consécutifs au tir d’un policier sur un benskineur, le sultan avait obtenu la suspension des contrôles routiers. Au cours des tractations pour le retour à la normale à Malantouen ce vendredi, en l’absence du sous-préfet nous a-t-on appris, le commandant de brigade a promis de lever les contrôles. Sauf que le lendemain matin, alors qu’il conduisait un malade à l’hôpital, un mototaxi est tombé sur un gendarme hargneux qui voulait absolument « la pause », arguant qu’ « il ne mange pas chez le sultan ». Après sa course, ce dernier va alerter ses confrères qui vont faire une descente punitive sur les lieux. Sentant le roussi, il s’est mis à l’abri. Vont s’en suivre des actes de vandalisme à la brigade de Malantouen avant cette descente au palais royal de Foumban, désormais constitué en tribunal populaire des agents publics. Après des échanges publics à l’esplanade du palais, le sultan les y a ramenés, dans un geste d’apaisement.

237online.com

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