Dimitri Amedee Touko Tom

Cameroun: L’illusion d’un danger ethnique en politique

Société

Dans l’arène politique camerounaise, un débat persistant et malencontreux se fait jour. Il tourne autour de la notion de l’ethnocentrisme, principalement orienté vers la tribu Bamiléké. Une telle approche est non seulement dépourvue de fondement mais est également dangereuse pour la cohérence et l’unité de notre cher Cameroun.

La politique et la question ethnique: un regard sur le MRC

Il y a eu des réclamations contradictoires au sein du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun). D’une part, Me Michèle Ndoki a suggéré la nécessité de « débamilékeniser » le parti, soulignant qu’il semblait ethnocentré. D’autre part, Patrice Nganang a critiqué Maurice Kamto pour ne pas avoir transformé le MRC en un parti Bamiléké.

La question se pose donc: qui a raison? Fait-il bon d’évoquer la tribu dans une dynamique politique? Ou cela contribue-t-il à une division inutile et potentiellement dangereuse?

Le chantage perpétuel à la tribu dans la politique camerounaise

L’utilisation de l’ethnicité comme un pion dans le jeu politique n’est pas nouvelle au Cameroun. Dès l’époque coloniale, les puissances coloniales ont perçu derrière l’UPC (Union des Populations du Cameroun) une tentative de préemption des Bamiléké-Bassa sur le Cameroun. Plus tard, le néo-colon a vu derrière le SDF (Social Democratic Front) un front anglo-Bamiléké.

Mais les responsables politiques responsables ne devraient pas cautionner une telle manipulation politique. Il est essentiel de repousser toute tentative visant à créer des divisions artificielles parmi les citoyens camerounais.

L’adhésion historique des Bamiléké au changement

Il est indéniable que les Bamiléké ont traditionnellement soutenu les mouvements de changement, comme l’UPC, le SDF et plus récemment le MRC. Ce n’est pas un crime, mais plutôt un indicateur d’une soif de progrès et d’avenir meilleur.

Les détracteurs du changement, incapables de voir le Cameroun comme une nation unie, tombent dans le piège de la division ethnique. Ils suggèrent qu’un « danger Bamiléké » pourrait être plus menaçant que la persistance de la dictature et de la pauvreté.

L’appel au changement

Au lieu de se focaliser sur les appartenances ethniques, nous devrions concentrer notre attention sur la vision proposée par les forces du changement. La richesse de notre nation réside dans sa diversité, et chaque tribu, chaque groupe ethnique a un rôle à jouer pour construire un Cameroun meilleur.

Notre responsabilité en tant que Camerounais est de défendre l’unité, la justice et l’égalité. Peu importe notre appartenance ethnique, nous devons tous nous efforcer de construire une nation qui respecte et valorise tous ses citoyens.

Signé,

Dimitri Amedee Touko Tom, Analyste Politique

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